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Aline Piccand, la joie d’une vie multiple

Ancienne athlète et monitrice au SA Bulle, Aline Piccand s’occupe depuis plusieurs saisons de la relève de l’AthleticaVeveyse. PHOTOS ANTOINE VULLIOUD
Quentin Dousse

Quentin Dousse

29 septembre 2020 à 07:00

PAR QUENTIN DOUSSE

Quelques degrés positifs à peine, une pluie intermittente et un vent tourbillonnant: la météo n’a pas été favorable aux athlètes, samedi à Bulle, pour la conclusion de la saison aux championnats fribourgeois de pentathlon. Il en fallait plus pour décourager Aline Piccand, fidèle parmi les fidèles au bord de la piste. Ancienne monitrice du SA Bulle, la Brocoise de 37 ans dirige aujourd’hui le groupe multiple de l’AthleticaVeveyse. «En 2014, le président d’alors m’avait donné rendez-vous pour parler d’une possible collaboration. Quand je suis arrivée au stade (du Lussy), six jeunes athlètes m’attendaient, en tenue pour l’entraînement. Je ne pouvais pas leur dire non.»

L’anecdote raconte le tempérament d’Aline Piccand. Bienveillante, passionnée et à l’écoute des 19 athlètes qu’elle conseille plusieurs fois par semaine sur le tartan châtelois. «Elle est notre maman du sport, décrit Vincent Gendre, 19 ans. Elle est toujours ultramotivée. Son défaut? Elle a parfois peur de nous imposer trop de concours, peur qu’on en fasse trop.»

Un rôle crucial

Aline Piccand n’a, en revanche, jamais craint d’enseigner trop de disciplines. Au contraire: de tout temps, la Gruérienne compte ses efforts par sept (heptathlon) ou par dix (décathlon). «J’aime déjà l’ambiance présente sur ces compé- titions, où le combat est porté sur soi-même plutôt que sur les autres, souligne-t-elle. Ensuite, le multiple crée des athlètes à la musculature complète. Il faut tenir le coup physiquement jusqu’au 1500 m (n.d.l.r.: la toute dernière épreuve). Sans parler de la fatigue mentale, car il faut se reconcentrer avant chaque concours.»

D’où le rôle crucial de l’entraîneure, se voulant au plus près des performances et du ressenti de ses protégés. «Elle est très proche et elle croit en nous», appuie Nico - las Hirsbrunner, après un concours à la hauteur où il est venu chercher un conseil entre chaque essai. «Je possède cer taines qualités techniques (n.d.l.r.: elle est diplômée en coach relais/sprint et multiples), mais j’ai surtout une approche sociale, reprend Aline Piccand. Je n’ai pas une méthode unique. Un coach doit toujours adapter son discours, se réinventer pour faire passer un échec par exemple.»

Sa récompense? «Le sourire des athlètes», répond-elle du tac au tac. Il y a les médailles, aussi. Celle décrochée aux championnats de Suisse relais une semaine plus tôt, ou encore les quatre autres remportées samedi aux championnats cantonaux de pentathlon. A son sourire, on devine la fierté d’avoir professé la diversité de l’athlétisme. «J’aime créer. En arrivant à l’AthleticaVeveyse, il y avait tout à faire. Les jeunes m’ont suivie et on dispose d’un beau groupe de travail désormais.»

Difficile ainsi de la voir quitter ses athlètes, en progression. «J’ai une fille de 2 ans et oui, j’ai parfois envie de m’arrêter, rigole celle qui travaille dans la finance et les ressources humaines. Mais j’aime sans doute encore trop être sur le terrain.» Là où ses nombreux jeunes athlètes, par leur engagement, le lui rendent si bien. ■


Vincent Gendre, en argent chez les U20

Une semaine après le bronze national sur le 4 x 100 m U20, Vincent Gendre s’est paré d’argent (3563 points) samedi à Bulle. «Je visais le titre au départ, jusqu’à ce que j’apprenne la participation de David (Naki, 1er et intouchable avec 3881 unités). Je suis content après les quelques désillusions en 2020», indique le collégien semsalois, qui a participé notamment aux championnats de Suisse multiple à Langenthal. Le jour où Simon Ehammer, star montante du décathlon suisse, a réalisé 8231 points, s’approchant à 13 unités du record national. «Sur ce concours, c’était impressionnant d’observer sa technique et sa niaque, surtout. Simon est une sorte d’idole à mon échelle», salue Vincent Gendre (19 ans). Ce dernier s’est pris de passion pour le décathlon il y a deux ans. «J’apprécie de pouvoir varier les entraînements. Et à part les haies et le lancer du poids, il n’y a pas une discipline que je déteste.»


Nicolas Hirsbrunner, en argent chez les U18

En avance jusqu’à l’ultime – et tant redoutée – épreuve du 1000 m, Nicolas Hirsbrunner a finalement manqué la médaille d’or pour 44 points samedi. Pas de quoi décontenancer l’espoir de l’AthleticaVeveyse, débordant d’énergie sur la piste et en dehors. «Même si je n’ai pas atteint mon objectif du jour, le titre fribourgeois, la bataille était belle avec Luca (Raemy)», réagit le Bossonnensois de 16 ans. S’il apprécie «l’expérience du décathlon», l’espoir de l’AthleticaVeveyse veut croire en sa destinée de sprinter. «L’ambiance du ”déca“ est sympa, tout le monde s’encourage. Je continuerai à le pratiquer, mais j’aime avant tout le sprint. Cette saison, j’ai couru le 100 m en 11’’95, puis en 11’’67 et enfin en 11’’44. Je suis super content!» La complicité avec Vincent Gendre est évidente. «On se tire la bourre et cela nous permet de progresser.» QD

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