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Au passage de l’Union, la vénérable horloge péclote

Depuis quelque temps, les Bullois ne peuvent plus se fier à l’horloge de la tour du tocsin, communément appelée horloge de l’Union.

PAR XAVIER SCHALLER

L’horloge de la tour du tocsin, communément appelée horloge de l’Union, fait des siennes. Elle affiche les heures avec une exactitude toute relative ­– cinquante minutes de retard la semaine dernière.
Si le cadran date d’avant 1836 (lire encadré), le mécanisme de l’horloge a été remplacé en 1963. Œuvre de la fabrique emmentaloise J.G. Baer Turmuhrenfabrik, à Sumiswald, une entreprise familiale d’ailleurs toujours active.
Depuis les années 1980, la mécanique est secondée par un système électronique, qui corrige (corrigeait) ses errements et ajuste automatiquement l’horloge sur l’heure atomique de Francfort, gr�ce à un système de transmission par onde radio. En 1998, un nouvel ajout électronique a permis d’interrompre les sonneries de la cloche durant la nuit.
Le b�timent n’appartient pas à la commune, mais l’entretien de l’horloge incombe à son service technique. Un employé de la voirie possède la clé de la tour et s’occupe du graissage et de la maintenance courante. Pour des interventions plus complexes, une entreprise spécialisée, Mecatal à Broc, est mandatée.
Selon Jean-Paul Schorderet, patron de l’entreprise, il y a un moment que le système de mise à l’heure péclote: «Je ne peux plus faire de réparations importantes, il n’y a plus de pièces disponibles depuis quinze ans.»


Le coup de gr�ce
L’incident du chantier UCB Farchim lui aurait donné le coup de gr�ce. Il compare ce cas à la foudre qui tombe sur un clocher, une situation à laquelle le campaniste est régulièrement confronté. «La surtension est tellement soudaine et importante que les fusibles ou les systèmes de protection ne suffisent pas toujours.» Une interprétation qui ne convainc pas forcément Cédric Gendre, chargé du dossier au service technique de la commune: «On a bien dû changer un fusible après l’incident UCB Farchim, mais l’horloge fonctionnait de nouveau.»
Jean-Paul Schorderet a fait une offre pour remplacer le système défaillant, mais rien n’a encore été décidé. Comme cela représente «un certain coût», la ville veut �tre certaine qu’il n’y a pas d’alternative et que le système électronique est vraiment en cause. Quitte à prendre un second avis.

 

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Une porte avant d’�tre une tour
Au Moyen Age, la ville de Bulle comportait deux portes: la porte d’Enbas, à l’entrée nord de la ville, et la porte d’Enhaut, à l’entrée sud. Pourquoi «d’Enhaut»? Soit parce que la construction occupait le point culminant de la ville, soit parce qu’elle donnait accès au Pays-d’Enhaut. Cette tour carrée, qui enjambait l’actuelle rue de Gruyères, fut démolie en 1836. La commune voulait offrir un accès plus aisé et plus sûr à la Grand-Rue, ce passage étroit étant connu pour générer des accidents les jours de foire.
En 1836, une tour fut donc construite pour accueillir le tocsin, la cloche publique qui permettait d’alerter la population d’un danger imminent, incendie ou autre. L’accès au tocsin devait �tre libre, afin que l’alarme puisse �tre donnée le plus rapidement possible. Selon Christophe Mauron, conservateur au Musée gruérien: «Une plaque émaillée, placardée sous la poignée, demandait à la population de n’utiliser le tocsin qu’en cas d’urgence.» Elle a été dérobée il y a quatre ou cinq ans, mais on en devine encore son emplacement sur le mur. La poignée qui actionnait la cloche est, elle, toujours en place, m�me si elle est bloquée.
En plus du tocsin, la nouvelle tour hérite de l’horloge, installée sur la porte d’Enhaut en 1742, ainsi que d’une partie du clocheton.
De cette ancienne horloge ne reste aujourd’hui que le cadran, car le mécanisme a été remplacé en 1963. XS
 

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