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Benjamin Gapany franchit le cap et passe semi-professionnel

Benjamin Gapany, dessous

Depuis ses exploits de juin dernier au Lac-Noir, le Marsensois Benjamin Gapany est entré dans la cour des grands à 20 ans seulement. L’agriculteur, qui vise une couronne à la Fédérale d’Estavayer en 2016, a baissé son temps de travail pour se consacrer à la lutte. La saison a bien débuté dimanche.

Par Karine Allemann
Benjamin Gapany n’a jamais caché ses ambitions: décrocher une couronne fédérale à Estavayer en 2016. Pour cela, l’agriculteur de Marsens – qui a décroché une couronne à la F�te cantonale de dimanche (lire ci-dessous) – s’entraîne sans rel�che, plusieurs heures par jour. Mais, dans le sport de haut niveau, la bonne volonté s’essouffle rapidement. Les Romands l’ont appris de manière abrupte à la F�te fédérale de Berthoud, où ils ont été balayés de la course aux couronnes par les lutteurs alémaniques. Les meilleurs d’entre eux sont semi-professionnels et, à un moment donné, la qualité de l’entraînement fait pencher la balance du bon c�té.
C’est pour suivre les traces de tels lutteurs que Benjamin Gapany a franchi une étape cette année. «Depuis cet hiver, je travaille à 60% chez un agriculteur de Sorens, explique-t-il. Selon ses besoins et les conditions météo, je travaille. Et le reste du temps je peux m’entraîner.» Pour compenser le manque à gagner, le colosse de 20 ans s’est lancé dans la course aux sponsors. «Ce n’est pas pour devenir riche. Mais pour pouvoir vivre, et couvrir les frais liés à la lutte. L’idéal serait de trouver environ 45000 francs jusqu’à la F�te d’Estavayer.»
Un comité de soutien l’a aidé à initier les démarches. «Nous avons monté un dossier de sponsoring. Mais, pour le démarchage, je me débrouille tout seul. Pour l’instant, j’ai trouvé deux entreprises et je continue de chercher. J’ai la chance que la lutte soit un sport qui se porte bien en ce moment. Beaucoup de monde s’y intéresse.»
Benjamin Gapany s’est toujours beaucoup entraîné. Mais son nouvel emploi du temps lui a permis d’augmenter encore les charges. «Je m’entraîne quatre fois par semaine une heure trente à la lutte, à Bulle, au Mouret, à Berne ou à Schwarzenburg. Et cinq ou six fois par semaine deux heures de fitness. Le fait de travailler moins, ce n’est pas seulement pour avoir plus de temps pour m’entraîner. C’est surtout au niveau de la récupération. C’est très important pour éviter les blessures. L’année dernière, j’étais arrivé à saturation et j’avais raté plusieurs f�tes en fin de saison.»
Un préparateur physique, Denis Berlemont, lui a concocté un programme personnalisé. «Il s’occupe déjà du Club de la Gruyère. Et je l’ai engagé pour qu’il me suive spécifiquement. Ça aussi, ça devenait une nécessité. Quand on s’entraîne autant, il faut faire les choses justes. Sinon, ça peut m�me devenir contre-productif.»
Un coach mental, vite
Cette saison, le jeune homme souhaite confirmer la couronne remportée à la F�te alpestre du Lac-Noir, celle qui l’a fait entrer dans la cour des grands. «Depuis le Lac-Noir, je ressens beaucoup de pression. Bien plus qu’avant. D’ailleurs, il va falloir très rapidement que je trouve une personne pour m’aider mentalement. Je ne sais pas encore de quelle manière. Je vais voir ce qui pourrait me convenir. Mais il faut que j’arrive à rel�cher cette pression. Je l’ai sentie encore aujourd’hui à Matran. Je suis vraiment sur les nerfs. Parce que j’ai envie de bien faire, j’ai peur de décevoir. Mais c’est aussi vis-à-vis de moi-m�me. Quand on consacre autant de temps que moi à un sport, quand on s’entraîne autant, c’est pour gagner. Alors il faut que je trouve le moyen de gérer tout ça.»

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