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Ce drôle d’oiseau fait ce qu’il veut

François Pharisa

François Pharisa

31 décembre 2022 à 06:00

PERSONNALITÉ. A la fin 2021, Elon Musk est au firmament. On l’encense pour ses inspirations, on rigole de ses délires. Il est l’homme le plus riche du monde, patron de Tesla et de SpaceX, et se voit sacré personnalité de l’année 2021 par le prestigieux magazine Time.

«La personnalité de l’année est un marqueur d’influence», écrit dans un éditorial le rédacteur en chef de Time, Edward Felsenthal, repris dans Le Monde. «Peu d’individus ont autant d’influence qu’Elon Musk sur la vie sur Terre et potentiellement aussi sur la vie en dehors de la Terre.»

Fin 2022, Elon Musk a quitté la voûte des cieux. On ne rigole plus de ses délires et ses inspirations n’en sont plus vraiment. C’est qu’entre-temps, celui qui est toujours patron de Tesla et de SpaceX a ajouté Twitter à son C.V. Et depuis, ça s’est gâté. Son image en a pris un coup.

Fausses promesses et vraies prouesses

L’entrepreneur sud-africain, naturalisé canadien puis américain, a toujours été un utilisateur compulsif du réseau social à l’oiseau bleu. Il a l’habitude d’y partager tous ses projets avec ses millions de followers, les fausses promesses comme les vraies prouesses. Mais le statut de superutilisateur ne suffisait plus. Il voulait celui de «chef Twit» (twit voulant dire «crétin» en anglais).

Alors il a racheté la boîte, le 28 octobre dernier, après des mois de tergiversations, pour 44 milliards de dollars. Un peu comme si un fan d’une équipe de foot réalisait son rêve en la rachetant pour faire mumuse et la modeler comme il l’entend.

Depuis, pas une semaine sans qu’Elon Musk ajoute un chapitre à cette saga qui a viré à la comédie: – J’arrive, je «libère l’oiseau», je veux aider l’humanité, je vire 7500 employés, je retire l’entreprise de la Bourse, je m’en fous je rétablis le compte de Donald Trump, mais je suspends le compte de plein de méchants journalistes, je dis quelque chose et je dis le contraire dans la foulée, je lance un sondage alors «dois-je quitter mon poste de CEO?» OK, très bien je démissionnerai quand «j’aurai trouvé quelqu’un d’assez fou pour me remplacer», etc.

Twitter en danger?

Elon Musk semble avoir complètement disjoncté, au point que de plus en plus de spécialistes commencent à sérieusement envisager la disparition pure et simple de Twitter.

L’année 2021 avait montré Elon Musk en génie fou, pouvant faire voler des fusées, 2022 l’a dépeint fou sans génie, incapable de faire voler un oiseau (bleu). A moins qu’il ait à nouveau un coup d’avance? 2023 le dira.

FRANÇOIS PHARISA


En octobre, ici et là-bas

6 L’écrivaine française Annie Ernaux, 82 ans, est lauréate du Nobel de littérature.
13 Le 7 octobre 1882, La Gruyère sortait de presse son premier numéro. Cent quarante ans plus tard, elle se présente et raconte les dessous d’une édition «presque» normale.
17 En Corée, on ne plaisante pas avec le service militaire. Les membres du groupe de K-pop BTS, qui génèrent des milliards de francs de revenus à leur pays, devront eux aussi servir sous les drapeaux.
20 Quarante-cinq jours et puis s’en va. A peine a-t-elle eu le temps de décorer son nouveau bureau du 10 Downing Street que Liz Truss doit quitter son poste de Première ministre britannique.
24 Selon une enquête de Pro Senectute, 14,3% des retraités fribourgeois vivent sous le seuil de pauvreté.
28 Après cinq d’absence, le Comptoir gruérien revient.


Ça a marqué la région

BULLE PRÉSENTE LE PAD DU TERRAILLET

Jacques Morand et Danielle Aeby-Magnin se sont-ils concertés?

Il arrive parfois, sans que l’on puisse l’expliquer, que deux événements, liés entre eux par le sens et non par la cause, se suivent. Dans les journaux aussi. Le 20 octobre, La Gruyère consacre sa une à la mise à l’enquête par la ville du Plan d’aménagement de détail (PAD) du Terraillet. «Le plus gros PAD qu’on ait jamais vu à Bulle», s’exclame le syndic devant la presse, relevant d’entrée de jeu le gigantisme de l’aménagement prévu sur ce site. On parle d’un futur quartier de 15 hectares, soit l’équivalent de 20 terrains de football. Un futur quartier capable, au dire de la commune, d’accueillir jusqu’à 2900 habitants et de créer 1200 emplois. Un immense champ bientôt recouvert d’immeubles, les Bullois connaissent le principe. Les réactions n’ont d’ailleurs pas tardé. La petite musique du «Bulle, c’était mieux avant» résonne aussitôt dans les rues ainsi que les artères virtuelles des réseaux sociaux. La Gruyère du 22 octobre va, bien involontairement, lui donner du souffle. Le livre de Danielle Aeby-Magnin, intitulé Bulle, une ville à la campagne, fait la une. Des habitants d’hier et d’aujourd’hui racontent l’évolution de leur ville. Inévitablement, les témoignages laissent transparaître une certaine nostalgie quand ils évoquent le temps où 42 fermes ceinturaient la cité. Un rappel du Bulle d’hier au lendemain d’un aperçu du Bulle de demain… Pour présenter son livre, Danielle Aeby-Magnin n’aurait pu choisir meilleur moment. FP

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