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Couronné le samedi, Gapany assume son statut sur ses terres

Fort de sa couronne alpestre au Weissenstein le samedi, le Marsensois Benjamin Gapany a enchaîné par un succès à la Fête régionale à Riaz. Battu par son collègue de club, Simon Brodard a profité du modeste plateau pour se remettre en confiance. A 17 ans, le Rochois François Barras s’est battu avec les actifs et sera à la Fête fédérale des lutteurs espoirs.

PAR QUENTIN DOUSSE

Le travail finit toujours par payer. Le week-end plein réalisé par Benjamin Gapany ne vient que confirmer cet adage si souvent utilisé par les entraîneurs, notamment. Alors oui, le plateau proposé dimanche à Riaz (dix couronnés d’association) n’avait pas de quoi effrayer le Marsensois de 20 ans. N’emp�che, il fallait assumer son statut, à la maison. Là où aucun Gruérien n’est parvenu à s’imposer depuis le déménagement de Charmey à Riaz en 2004. Et cela, seulement vingt-quatre heures après sa deuxième couronne alpestre coiffée au Weissenstein, dans le canton de Soleure. Retour sur ses deux jours et ses douze passes victorieuses.
Son week-end, Benjamin Gapany l’a entamé samedi par une F�te alpestre sur les hauteurs du Weissenstein. Où il a été contraint au nul pour son entrée en lice. «A la première comme à la quatrième passe, j’ai fait face à de petits gabarits. J’ai dû lutter bas et cela ne m’a pas convenu», souffle le Gruérien.


Vainqueur d’un «fédéral»
Avec deux victoires et deux nuls, la cinquième passe s’est donc révélée décisive. Face à lui, un poids lourd, le Bernois Niklaus Zenger, couronné fédéral. «J’ai tout de suite attaqué et cela m’a réussi. Cette victoire était importante, car elle m’a permis d’hériter d’un lutteur moins coté pour la dernière passe.» Le Marsensois a donc eu tout loisir d’accrocher sa deuxième couronne alpestre face au «cantonal» bernois Weyermann. Avec son cinquième laurier de l’année, «le plus beau de la saison», Benjamin Gapany a donc fait le plein de confiance avant la F�te régionale de Riaz.
Dimanche, le favori gruérien a d’abord connu une anicroche, butant face à la défense resserrée du Singinois Steven Moser. Quatre victoires plus tard, le lutteur au gabarit imposant (1,89 m, 110 kg) retrouvait en passe finale son collègue au club de la Gruyère, le Rochois Simon Brodard.
Chrono en main, trois minutes ont suffi au cadet du combat pour s’adjuger la victoire finale à Riaz. Tout n’a pas été simple, face à un adversaire ragaillardi par ses cinq victoires du jour. «Simon connaît mes mouvements et il a beaucoup anticipé. J’ai dû changer mes plans et je suis content que cela a fonctionné. C’est une fierté de gagner ici», savoure le lauréat du jour. Tout autant attendu, mais rentré déçu en 2014 (6b), Benjamin Gapany a donc pris sa revanche pour succéder au «fédéral» Kündig au palmarès riazois.


Un entraînement qui paie
Douze passes en deux jours, le menu du week-end s’est voulu copieux. Un enchaînement rendu possible par un entraînement soutenu: quelque quinze heures par semaine, réparties en sept séances, dont quatre dans la sciure. «Dimanche, j’ai senti mes jambes lourdes, mais je n’avais pas de courbature. Avec cette chaleur, il a fallu s’hydrater et manger en suffisance. Ma préparation porte ses fruits et c’est encourageant de voir mes efforts récompensés par ces résultats», apprécie cet agriculteur qui travaille à 50%.
Ses performances, mais également son discours, traduisent une forme et une confiance jusque-là jamais affichées. «Oui, c’est vrai. Cette saison, j’ai franchi un cap. Je me sens plus fort.» Il faudra l’�tre pour affronter les dernières f�tes de l’été. Ce dimanche, il aimerait bien lever les bras au Lac-des-Joncs. Et «espère la couronne, voire la victoire» à la Cantonale valaisanne, le jour de la F�te nationale. A une année de la Fédérale, l’homme ne manque pas d’ambition. Mais il sait également le chemin semé d’embûches et d’adversaires jusqu’à Estavayer 2016.

 

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Un poids léger face aux «gros bras»


Quatre victoires, un nul et une défaite: avec 56,75 points, le jeune François Barras a «pleinement atteint ses objectifs» à Riaz (6b). «J’ai rencontré deux couronnés. Et face à l’un deux, je perds b�tement sur une manchette», regrette-t-il. Sa carte de f�te prend toute sa valeur lorsqu’on sait ce lutteur �gé d’à peine 17 ans. Avant de pouvoir rivaliser chez les grands, François Barras a passé une première année difficile chez les actifs. «J’ai beaucoup perdu et il faut parvenir à rester motivé. Cette année, cela tourne mieux.»
Lauréat espoir à la F�te cantonale neuch�teloise, troisième à la Vaudoise: cet apprenti menuisier truste aujourd’hui la première place au ranking romand, année 1998. Un classement qui lui assure une place à à la F�te fédérale des lutteurs espoirs, le 30 août prochain à Aarburg (AG), non loin d’Olten. «J’y viserai une palme. Car les deux finalistes, des lutteurs alémaniques, sont déjà quasiment connus.»


«De la peine à remettre la culotte»
Comment un poids léger (70 kilos sur la balance) fait-il pour lutter avec les gros bras? La raison n’est en tous les cas pas à chercher à travers un entraînement régulier. «Je m’entraîne très peu, peut-�tre une petite dizaine de fois depuis l’été dernier. L’hiver, je fais du ski et j’ai toujours de la peine à remettre la culotte au printemps», avoue le lutteur du club de la Gruyère.
Adepte également de course à pied, François Barras peine à trouver une explication à son succès dans une discipline qu’il a commencée à 8 ans. «Mon papa faisait de la lutte. Et mes deux frères ont participé à la Fédérale des jeunes. Alors oui, il nous arrive de lutter à la maison. Parfois m�me dans la cuisine...» rigole le cadet de la famille.
Axée sur la technique plut�t que sur la force, sa lutte lui a valu des compliments de certains observateurs. «Un papa a m�me filmé mes passes pour montrer à ses enfants. Cela fait évidemment plaisir.» S’il domine la scène romande, nul doute qu’il aura fort à faire face aux favoris alémaniques, le 31 août prochain à la grand-messe des espoirs. QD

 

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