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Culture

Au plus près de l’humain

Eric Bulliard

Eric Bulliard

19 janvier 2023 à 06:00

LIVRES
Michaël Perruchoud

UNE LADA BLEUE
Cousu Mouche, 236 pages

Ses romans, ses chroniques (pour La Gruyère et La Liberté), ses chansons, ses poèmes partagent au moins un point commun: que ce soit avec un humour grinçant ou avec une émotion jamais larmoyante, Michaël Perruchoud s’intéresse d’abord à l’humain, à son âme, à ses fêlures. Comme Sa préférée (2017), Une Lada bleue se déroule à l’est de l’Europe, cette fois-ci dans des lieux précis: Grozny, le sud de la Tchétchénie, Leningrad…

Cette «vieille Lada rouillée, dépecée, presque une épave» se trouve dans la capitale tchétchène. C’est là que des jeunes filles se rendent «sitôt qu’elles entendent les avions». Pour jouer, pour rêver, pour s’évader… Nous sommes en octobre 1999, à l’heure de la seconde guerre de Tchétchénie. Autour de Katarina (déchirée entre son père et sa mère, entre Grozny et Leningrad) et de ses copines gravitent des hommes violents, faibles, lâches, cruels… Et nous restons toujours au plus près de chacun d’eux. Dans une forme éclatée, le roman multiplie les personnages, les lieux, les époques, au fil de chapitres brefs. Cet aspect kaléidoscopique peut déstabiliser au début, mais il rappelle, par un effet sidérant, le chaos de la guerre. Ces fils narratifs vont évidemment se rejoindre: à son sens des mots justes et de la formule qui claque, l’écrivain genevois, installé à Fribourg, ajoute ici un art de la construction épatant. EB

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