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Culture

Des souvenirs et un «léger délire d’exhaustivité»

Eric Bulliard

Eric Bulliard

2 février 2023 à 06:00

LIVRES
Bruno Pellegrino

TORTUES
Zoé, 144 pages

Entre 2019 et 2022, Bruno Pellegrino a procédé à L’inventaire, dans la Revue de Belles-Lettres. Tel était le titre d’une rubrique où il évoquait sa hantise de perdre, son besoin de tri et de classement. Ses textes donnent aujourd’hui lieu à un curieux recueil, mélange de souvenirs, d’introspection, de questionnements sur la manie de vouloir garder des traces du passé. Le tout avec l’écriture élégante qui faisait déjà la qualité des romans de l’auteur vaudois, comme le magnifique Là-bas, août est un mois d’automne (2018).

Tortues compile neuf souvenirs personnels, des voyages d’enfance et de jeunesse en famille, une rencontre avec Charlotte Kerr Dürrenmatt (veuve de l’écrivain), un séjour linguistique en Angleterre, les visites chez une écrivaine disparue pour classer ses archives, une résidence d’écriture dans un château… A cette mémoire intime, on peut préférer les réflexions à portée générale sur la signification de ce «léger délire d’exhaustivité» et de cette tendance humaine à vouloir recenser, inventorier… «Classer console», affirme Bruno Pellegrino, après avoir souligné que «dans les prochaines décennies, un million d’espèces risquent de s’éteindre. Pas encore finalisé, l’inventaire du vivant décrit un monde qui n’existe déjà plus.» EB

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