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Culture

Le plus apaisé des groupes bruitistes

Christophe Dutoit

Christophe Dutoit

16 février 2023 à 06:00

MUSIQUE

Yo La Tengo

THIS STUPID WORLD
Matador Records

Bientôt quarante ans que ça dure et un 17e album pour fêter la Saint-Valentin: Yo La Tengo n’en finit pas d’aligner les perles sur d’improbables colliers. Révéré par la critique au tournant des années 1980-1990, le trio d’Hoboken – sur l’autre rive de la rivière Hudson, en face de Manhattan – a exploré bien des sillons, de la noise à la pop élégante, en passant par la country et l’ambient. Avec This stupid world, le groupe signe un album quintessentiel, qui enchevêtre pureté et aridité.

Dès sa première plage, Sinatra drive breakdown, Yo La Tengo renoue avec les guitares bruitistes d’Ira Kaplan, avec des réminiscences de vieux albums de Sonic Youth, période Goo et Dirty. Derrière sa batterie simpliste, son épouse Georgia Hubley a depuis longtemps troqué ses baguettes de bûcheronne contre de subtils balais. Au centre, le bassiste James McNew s’ingénie à hypnotiser l’auditeur avec de lancinantes compositions à l’image de This stupid world. Le rythme ralentit, tandis que les voix entremêlées entonnent des mélodies entêtantes (Aselestine) avant de convoquer des déluges soniques. Aucun doute, Yo La Tengo demeure l’un des fleurons du rock new-yorkais, dans la filiation du Velvet Underground, de Television ou de Talking Heads. CD

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