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Des communes s’interrogent sur la mission d’Option Gruyère

Dès août, les onze crèches gruériennes (ici Les Lutins à Bulle) adopteront la grille tarifaire harmonisée d’Option Gruyère. JEAN-BAPTISTE MOREL
Xavier Schaller

Xavier Schaller

24 décembre 2022 à 06:00

Lors de l’assemblée d’Option Gruyère, l’association intercommunale pour la culture, l’enfance et la jeunesse, sept communes sur vingt-cinq ont refusé le budget et trois se sont abstenues.

XAVIER SCHALLER

SÂLES. Option Gruyère est sur les rails. L’association intercommunale pour la culture, l’enfance et la jeunesse en Gruyère dispose depuis août d’une secrétaire à 40% et depuis octobre d’un coordinateur à 80%. Mais jeudi à Sâles, lors de l’assemblée du budget, certains délégués se sont demandé où ces rails peuvent bien mener.

Lors du vote du budget 2023, équilibré avec 780 000 francs de charges (lire encadré), les représentants de trois communes se sont abstenus: La Roche, Grandvillard et Bas-Intayamon. Ceux de sept autres ont carrément dit non. Cette opposition réunit l’ensemble de la vallée de la Jogne (Bellegarde, Châtel-sur-Montsalvens, Crésuz, Val-de-Charmey), ainsi que Botterens, Hauteville et Pont-en-Ogoz.

Cette fronde n’est pas anodine. Mais comme les grandes communes n’en font pas partie et que le nombre de voix est attribué au prorata des habitants, le score est resté sans appel: 94 oui, 14 non et 9 abstentions.

Faire rentrer les dons

Eric Barras, syndic de Châtel-sur-Montsalvens, a résumé le sentiment des opposants: «Je ne sais pas où l’on va, mais on va trop loin!» Pour eux, les missions d’Option Gruyère restent floues et ils craignent de voir les contributions communales augmenter au fil des ans. Actuellement fixées à 10 francs par habitant, elles peuvent, selon les statuts, monter jusqu’à 20 francs.

Eric Barras a aussi concédé que son coup de gueule vise l’ensemble des associations de communes: «Le problème est général: les communes croulent sous les charges liées. Les associations doivent gentiment les stabiliser voire les diminuer.»

Le syndic d’Hauteville Bernard Bapst s’est inquiété des rentrées autres que communales. «Il y a quelques années, le préfet de l’époque, Patrice Borcard, nous faisait miroiter le fait d’amener des subventions cantonales et des dons. Ce soir, à ma grande surprise, je ne vois que deux fois 5000 francs inscrits au budget. Je vois aussi les salaires et cela me fait peur, parce qu’à l’heure actuelle, Option Gruyère vit sur le trésor de guerre de la salle CO2.»

Présidente de l’association, Marie-France Roth Pasquier a rappelé que «pratiquement toutes les subventions de la commission culturelle cantonale vont à des compagnies et à des créations dans l’Agglo de Fribourg. La volonté en créant Option Gruyère est qu’une partie de cet argent arrive en Gruyère, notamment en accueillant des troupes ici.»

Mais, légalement, les subventions de la Loterie Romande ou de l’Etat ne peuvent pas passer par les caisses d’Option Gruyère. «Cet argent ira directement aux porteurs de projets», a noté le coordinateur Jean Godel. Interpellé sur son rôle, il s’est dit conscient qu’il doit faire ses preuves: «Comme coordinateur, je dois aider les structures à travailler ensemble, à mettre en commun les infrastructures et les compétences, car tout ne va pas se faire à CO2.»

Option Gruyère va aussi distribuer des aides, qui «auront un effet levier important en déclenchant d’autres soutiens. On devra déterminer combien et à qui.» En janvier, les critères d’attribution seront publiés sur le site internet. «L’objectif est ensuite de lancer rapidement un appel à projets», un montant de 20 000 francs étant budgétisé à cet effet. Pour les sponsors et les mécènes, les démarches commenceront dès le début de l’année

Concernant les charges administratives (227 000 francs), elles correspondent à 29% du total, a calculé Nicolas Wyssmueller, président de la Commission culture d’Option Gruyère. «Ce pourcentage est plutôt faible pour ce type d’association, selon les différents benchmarks consultés.»

Harmonisation des crèches

Dossier prioritaire, l’harmonisation des crèches du district doit aboutir en août. La grille tarifaire harmonisée et le règlement relatif à l’attribution de subventions communales entreront alors en vigueur. De quoi garantir aux parents gruériens le libre choix et l’égalité de traitement. Enfin, selon certains, après bien des rebondissements et des reports. «L’ARG a planté le premier jalon de ce projet en novembre 2012», a rappelé Marie-France Roth Pasquier. Une assemblée extraordinaire sera organisée ce printemps pour adopter ces textes.

La Bulloise a aussi expliqué que le domaine de la jeunesse reste en retrait dans les préoccupations pour l’année 2023. Le budget prévoit néanmoins 15 000 francs pour soutenir la Ludothèque et 10 000 francs pour les passeports-vacances, deux structures bénévoles travaillant pour l’ensemble du district. ■


Un budget équilibré

Equilibré, le budget 2023 d’Option Gruyère présente 780 000 francs de charges et de recettes. Les vingt-cinq communes versent 10 francs par habitant et financent ainsi 588 000 francs du total. La ville de Bulle ajoute environ 4 francs par habitant, soit 43 000 francs pour 2023 – il a été décidé qu’elle continuera ainsi jusqu’à ce que le total de cette contribution supplémentaire ait atteint 308 000 francs. A ces revenus s’ajoutent 140 000 francs, provenant de la rétrocession d’un montant de 521 000 francs par l’Association CO2. Ce fonds sera épuisé en 2025. Reste les dons et le mécénat, pour lesquels deux fois 5000 francs sont escomptés. Au niveau des charges, le volet culture d’Option Gruyère reçoit 488 000 francs, dont 398 000 francs pour l’Association CO2. «C’est la contribution historique. Elle pourra varier selon ce qui est proposé par la nouvelle programmatrice», a expliqué Nicolas Wyssmueller, président de la Commission culture. Le secteur jeunesse est doté de 50 000 francs et celui de la petite enfance de 15 000 francs. XS

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