Fabienne Schlumpf a vécu une nuit «magique» à Bouleyres

PAR MAXIME SCHWEIZER

Ils étaient près de 200 athlètes à s’élancer sur les huit départs vendredi, au stade de Bouleyres. Le tartan gruérien fut animé notamment par la présence de Fabienne Schlumpf. La Zurichoise a attiré l’attention des 200 curieux présents au stade. Egalement en lice durant cette dernière série, Jérémy Schouwey s’est adjugé le titre cantonal sur 5000 m en 15’23’’20 (lire cicontre).

En 2018, elle avait illuminé la Grand-Rue à la Corrida bulloise. Cette année, elle a rayonné sur la piste de Bouleyres. La Zurichoise a amélioré de sept secondes son propre record sur 5000 m vendredi soir, deux semaines seulement après l’avoir déjà battu à Regensdorf. Son temps (15’10’’31) est la deuxième marque suisse sur la distance. Il ne reste qu’Anita Weyermann (14’59’’28) devant elle.

Vendredi soir, les quelque 200 spectateurs n’avaient d’yeux que pour Fabienne Schlumpf. Dès le début de la course, on pouvait deviner qu’elle était venue en Gruyère pour réaliser une performance. Elle avait d’ailleurs amené son lièvre Jan Hochstrasser. «A chaque tour, le public criait, car elle pouvait battre son record et elle s’approchait des 15 minutes, s’exclame Benoît Fragnière, le responsable d’organisation. Ce sera son prochain objectif.» Au final, elle passera la ligne d’arrivée dix secondes trop tard, mais bien sept secondes de moins que son temps de référence. «Bulle est magique», s’est réjouie Fabienne Schlumpf sur ses réseaux sociaux.

Bien en jambes, la fondeuse de 29 ans n’a été devancée que par Kevin Blackney, vainqueur chez les hommes en 15’06’’04.

Une bonne pub pour Bulle

La présence et le record personnel de Fabienne Schlumpf ont fait parler de Bulle dans le pays. Un peu plus d’un mois après la prestation d’Ajla Del Ponte (11’’08 sur 100 m), la cité gruérienne continue à soigner son image en cette période particulière.

«Les athlètes voulaient participer à des meetings, explique Benoît Fragnière, responsable d’organisation. Donc, soit nous annulions tout ce qui était prévu soit nous nous donnions les moyens d’organiser des courses.» La seconde option a tout de suite paru logique pour le Gruérien. Même s’il a fallu s’adapter aux normes sanitaires. «Les athlètes ne peuvent ni se doucher ni se changer à Bouleyres. Mais ils sont tellement heureux d’être là qu’ils oublient les inconvénients.»

Ces événements ont également offert une vitrine nationale voire internationale à la piste de Bouleyres. «J’ai écouté le Meeting de Stockholm ce week-end. A chaque fois que les commentateurs parlaient d’Ajla Del Ponte, ils évoquaient son record de Bulle. C’est incroyable!» ■

Titre cantonal pour Schouwey

Jérémy Schouwey ne gardera pas un très bon souvenir de sa course du vendredi. «Le seul point positif est mon titre cantonal», rigole à moitié l’enseignant gruérien. «Je pensais m’approcher des quinze minutes. Ce chrono (15’23’’20) est donc décevant surtout si je regarde mes dernières séances.»

Jérémy Schouwey n’a pas eu une année 2020 de tout repos. Après que son marathon de Rotterdam est tombé à l’eau, il a eu de la peine à se motiver durant le semi-confinement. Ensuite, un problème personnel lié à la naissance de ses jumelles l’a bousculé émotionnellement. «Ce n’était pas une période facile. Je me rendais chaque jour à l’hôpital… Heureusement, tout va mieux aujourd’hui.»

Des douleurs au tendon d’Achille l’ont poussé à lever le pied en juin. «Pour résumer, cela ne fait qu’un mois que je m’entraîne correctement. Vendredi, c’était bizarre, car je me sentais bien dans ma course, mais le chrono indiquait le contraire. J’étais dans un faux rythme.»

Désormais auréolé de ce titre cantonal «gagné au mental», Jérémy Schouwey met le cap sur les championnats de Suisse de 5000 m à Bâle le 11 septembre. «J’ai forcément envie d’améliorer mon temps. J’ai trois semaines pour y arriver.» MS