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«Proposées dans un centre ou ailleurs, ces thérapies existent»

Le centre de santé de Billens regroupe des médecines conventionnelles, ainsi que des thérapies plus singulières (ci-dessus la médium-guérisseuse Christine Cochard durant une séance). ANTOINE VULLIOUD

Une partie des thérapies proposées au centre de santé de Billens interpellent certains Glânois. Pour Gilles Oberson, chargé de la réaffectation du site, elles répondent à une demande de la population.

ÉLODIE FESSLER

BILLENS. Inauguré le 27 janvier par le Réseau santé de la Glâne, le centre de santé de Billens accueille entre 200 et 250 patients par jour. Ceux-ci se rendent chez le médecin généraliste ou le physiothérapeute, mais peuvent aussi consulter une médium-guérisseuse ou une chamane. Des thérapies plus singulières qui n’ont pas laissé de marbre un lecteur qui a fait part à La Gruyère de son incompréhension, tout comme d’autres l’ont fait sur les réseaux sociaux.

Cheville ouvrière du groupe de travail qui a planché sur la réaffectation du site, Gilles Oberson explique que la volonté de proposer un centre interdisciplinaire s’est imposée dès le début. «Un cabinet de médecins généralistes et un autre de physiothérapie constituaient la base.» Il a ensuite été décidé d’accepter d’autres spécialisations telles que l’ergothérapie et l’ostéopathie. «Pour le reste, cela s’est fait au gré des postulations. Ce n’est pas le fruit d’une stratégie délibérée.»

Demande de la population

Si Gilles Oberson comprend que certaines thérapies peuvent laisser sceptique, il relève que l’agenda des consultations se remplit. «Il y a un réel intérêt et une demande de la population. Nous sommes une association de communes, nous avons la responsabilité d’ouvrir notre centre de la manière la plus large possible.» La bonne cohabitation entre médecins et thérapeutes avait été relevée lors d’une conférence de presse. Tout comme la mise en place de futurs projets transversaux.

Christine Cochard est médium-guérisseuse depuis vingt ans. Ses patients peuvent venir autant pour un problème à la cheville ou un état douloureux à cause d’une chimiothérapie. «Pour ce dernier cas, nous amenons un soutien durant la thérapie. Nous ne remplaçons pas un traitement, mais apportons un soin complémentaire. Quand j’estime avoir atteint ma limite, je dis au patient qu’il vaut mieux maintenant aller voir le médecin.» Quant au regard étonné sur sa profession, Christine Cochard n’est pas surprise. «Ce qui n’est pas conventionnel a toujours dérangé et dérangera toujours.»

Meilleur dialogue

Directeur de l’Institut de médecine de famille à l’Université de Fribourg et créateur du Centre de médecine intégrative et complémentaire du CHUV, Pierre-Yves Rodondi est un fervent défenseur d’une approche mêlant médecines conventionnelle et complémentaire.

«Qu’elles soient proposées dans un centre ou ailleurs, ces thérapies existent et les gens sont libres ou non de les utiliser. Elles représentent une option supplémentaire dans la boîte à outils du patient. Un des impacts positifs d’une telle cohabitation est la facilitation du dialogue entre patient et médecin.»

Pierre-Yves Rodondi relève, en effet, que deux tiers des patients ne discutent pas avec leur médecin des thérapies qu’ils suivent. «Je ne vois pas de problème si quelqu’un souffre de stress intense, qu’il a essayé plusieurs soins et que finalement le chamanisme l’aide.»

Enseignées en faculté

Pour lui, l’important est que le pratiquant connaisse les limites de sa discipline et fasse les choses de manière adéquate. «On dit souvent qu’il ne faut pas qu’une thérapie complémentaire devienne une thérapie supplémentaire. On doit savoir pourquoi on y va et si cela nous apporte quelque chose.»

Les facultés de médecine du pays sont d’ailleurs tenues d’enseigner sur les thérapies complémentaires. «Non pas pour en faire la promotion, mais pour que les étudiants soient informés de la réalité. Il ne faut pas oublier qu’un tiers des Suisses y a recours au moins une fois par année.» ■

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