De derniers ajustements pour les zones d’activité

Le Plan directeur régional est à bout touchant. Le document sera soumis aux délégués des communes le 22 décembre. D’ultimes modifications sont encore apportées. La zone d’activité En Liaubon à Broc est notamment concernée.

FRANÇOIS PHARISA

AMÉNAGEMENT. D’importantes échéances pour l’avenir du district approchent en cette fin d’année. Le Plan directeur régional (PDR), qui dessine les contours du développement de la Gruyère à l’horizon 2040, sera soumis au vote des délégués des communes lors d’une assemblée extraordinaire de l’Association régionale la Gruyère (ARG) jeudi 22 décembre. S’il est validé, il pourra être envoyé au Conseil d’Etat pour approbation. Le PDR gruérien serait alors en bonne voie pour être le premier réalisé selon les contraintes du nouveau Plan directeur cantonal.

Mais avant cela, les communes disposent encore, durant quelques jours, d’un droit d’être entendu. «Il ne s’agit pas d’une nouvelle consultation, comme celle qui a été effectuée au printemps 2021, mais d’une dernière possibilité pour les communes d’intégrer un projet d’envergure qui se serait ajouté dans l’intervalle», précise Vincent Bosson. A titre d’exemple, le préfet de la Gruyère évoque «la prise en compte par les communes de l’éventualité d’accueillir, dans un horizon de dix ans, le quatrième CO du district dans la région de la Sionge».

Vincent Bosson rappelle l’importance du PDR, pour les zones d’activité en particulier qui relèvent désormais de la compétence de la région. «Tant que leur périmètre et leur superficie n’ont pas été clairement définis, les communes ne peuvent pas modifier leur Plan d’aménagement local en conséquence, ce qui peut empêcher la concrétisation de certains projets», illustre-t-il.

5000 m2 à Broc

La cartographie des principales zones d’activité inscrites dans le PDR est connue. A l’avenir, l’implantation de nouvelles entreprises d’importance se feront essentiellement à Bulle, à Vuadens, à Vaulruz ou à Epagny. Toutes disposent d’un potentiel, certes réduit en comparaison du passé.

A Vaulruz, par exemple, le terrain situé dans le prolongement du bâtiment hébergeant aujourd’hui Pittet Frères SA pourrait accueillir de nouvelles sociétés. WIB serait, selon nos informations, intéressée. Le fabricant de roulements à billes installé en bordure du bois de Bouleyres cherche en effet à quitter son site actuel (La Gruyère du 7 juin 2022). Il se serait également renseigné au sujet du Terraillet, à Bulle. Interrogé à ce propos, Vincent Bosson se contente de confirmer qu’il s’agit là «de possibilités parmi d’autres, qui sont actuellement explorées en collaboration avec la ville de Bulle».

D’autres communes, dans une moindre mesure, bénéficieront de parcelles réservées aux entreprises. C’est le cas de Broc. «Jusqu’à il y a peu, nous projetions de rendre à l’agriculture toute la zone En Liaubon, à la sortie du village vers Charmey, et de transférer 5000 m2 vers une autre zone d’activité, explique le préfet. Mais nous proposons désormais de conserver ces 5000 m2 et d’inscrire le reste du terrain en zone de tourisme et loisir pour permettre d’y ériger le parking destiné aux visiteurs et employés du futur parc Cailler, aux randonneurs des gorges de la Jogne et aux pendulaires de la Jogne et de la rive droite prenant le RER. Nous avons pu négocier ce changement en collaboration avec le Service des constructions et de l’aménagement.»

Sur les 5000 m2 de zone d’activité, un projet de halle de box modulables pouvant héberger plusieurs PME et artisans est «bien avancé», aux dires de Vincent Bosson, «satisfait d’arriver au terme de l’élaboration du PDR». ■

Goya Onda, l’ARG réagit

Dans La Gruyère du 20 octobre, Jean-Pierre Macherel, alias Bob Morlon, partisan de l’initiative «Sauvez Les Laviaux», affirmait: «L’Association régionale la Gruyère (ARG) soutient la vague, en disant que c’est un projet touristique extraordinaire pour le développement quatre saisons de la région.»

A la lecture de ces propos, le comité de l’ARG n’a fait qu’un tour. Interrogé, son président Vincent Bosson assure que «l’ARG n’est pas partie prenante de ce projet». «Le PDR ne prévoit aucun soutien de la région à Goya Onda, insiste-t-il. Le comité a d’ailleurs refusé de rencontrer les promoteurs par respect vis-à-vis des autres porteurs de projets.»

Au surplus, le préfet rappelle que ce projet fait l’objet d’une fiche dans le Plan directeur cantonal (PDCant). «Dans sa dernière version, le Plan directeur régional (PDR) ne fait que mentionner cette fiche du PD-Cant. Nous n’avons pas le choix, puisque la primauté des plans rend contraignant le PDCant vis-à-vis du PDR. Mais en aucun cas cette mention ne saurait être interprétée comme étant une garantie de réalisation effective», souligne Vincent Bosson.

Réponse du Conseil d’Etat

Dans sa réponse rendue vendredi aux députées vert’libéraux Sandra Lepori (Treyvaux) et Catherine Esseiva (Ried bei Kerzers), qui questionnaient la présence de la fiche du projet Goya Onda dans le Plan directeur cantonal, le Gouvernement expliquait: «La proposition d’inscrire cette fiche dans le PDCant, même si elle émane de promoteurs privés, a été transmise au canton par l’ARG et l’association de communes Mobul.»

Et d’ajouter: «Afin de s’assurer que le projet pourra être intégré à un instrument de planification, aucune fiche de projet transmise par des privés n’est intégrée au Plan directeur cantonal si elle n’est pas reprise par une demande des autorités locales ou régionales concernées.»

A l’époque, l’ARG pouvait-elle donc refuser tout bonnement de transmettre cette fiche? La réponse de Vincent Bosson: «Ces réflexions datent d’il y a plusieurs années, je n’étais pas en fonction. Mais selon ma compréhension, il est probable que les divers intervenants et entités aient choisi l’option d’intégrer un maximum de projets connus à un moment donné, indépendamment de leur degré de maturité.» FP