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Gruyère

Le visage du futur stade

Composé d’architectes, de représentants des autorités communales et des clubs, le jury a été séduit par «le recyclage de la quasi-totalité du bâti existant» du projet lauréat et son «apparente simplicité». TRUWANT + RODET +
François Pharisa

François Pharisa

11 février 2023 à 06:00

Le concours d’architecture en vue de la rénovation du stade de Bouleyres a primé le projet d’un bureau bâlois.

Toute la zone sportive est concernée, mais le projet commencera par la tribune.

L’édile communale Estelle Zermatten s’exprime sur le calendrier et les coûts.

FRANÇOIS PHARISA

BULLE. L’évidence de la simplicité. C’est par cette formule que l’on pourrait résumer le projet lauréat du concours d’architecture du stade de Bouleyres. Intitulé «Interstices sportifs», porté par le bureau bâlois Truwant + Rodet +, ce projet fait la part belle au bâti existant. Avec une attention particulière aux aspects de durabilité. Ses contours ont été dévoilés hier.

Sportifs, spectateurs et écoles attendent sa rénovation avec impatience. Pièce centrale des infrastructures sportives de la ville, le stade communal de Bouleyres tire franchement la tronche. Les clubs en particulier se plaignent, à juste titre, de l’exiguïté des installations. Edifié en 1982-83, le bâtiment principal avait été conçu pour une population de 8000 à 10 000 habitants. Une autre époque.

Depuis, une foule de travaux d’entretien et de rénovation ont déjà dû être entrepris. Citons, entre autres, le «resurfaçage» de la piste d’athlétisme à la fin des années 1990, l’installation de vestiaires provisoires dans des conteneurs en 2014 ou encore la construction de deux terrains synthétiques en 2017.

Le Conseil général avait donc accepté, en décembre 2019, un crédit de 395 000 francs destiné au lancement d’un concours d’architecture. Dans le message qui avait été alors soumis aux membres du Législatif, le projet était évalué à 12,4 millions de francs, mais il se concentrait uniquement sur le stade. Depuis, son périmètre d’intervention a été élargi. «Il a rapidement paru évident au groupe de travail ayant mis en place le concours qu’il fallait englober l’ensemble de la zone sportive. L’estimation de 2019 ne correspond donc plus à la réalité et devra être revue probablement à la hausse», explique la conseillère communale Estelle Zermatten, membre du jury du concours, qui qualifie le stade «d’emblème de la ville» (lire aussi ci-dessous).

18 nouveaux vestiaires

«Interstices sportifs» se divise en trois zones d’action (lire ci-contre). La première concerne le terrain principal (en rouge sur le plan). Le bâtiment des tribunes sera conservé. Mais il bénéficiera d’une cure de jouvence. Ses fa- çades et sa toiture seront mises aux normes. Le socle du bâtiment sera prolongé pour offrir des espaces de stockage au rez-de-chaussée, accessible directement depuis le terrain et la piste. De part et d’autre de la tribune, deux espaces transparents pourront abriter buvette et coin VIP. Quant au restaurant du stade, dans l’angle, il se verra revaloriser par une nouvelle toiture.

En bordure du terrain 2, un bâtiment longiligne de trois niveaux (y compris le rez-de-chaussée, destiné au stockage d’équipements sportifs) accueillera une série de 18 vestiaires (en bleu sur le plan). Enfin, la troisième zone (en violet) ne se concrétisera qu’une fois le manège parti. Pour mémoire, celui-ci bénéficie d’un contrat de bail valable jusqu’au 31 décembre 2030. Ce n’est qu’après que la ville deviendra propriétaire des terrains (La Gruyère du 8 octobre 2022). De la musique d’avenir donc.

Ce projet en trois zones a été sélectionné à l’unanimité du jury. Composé d’architectes, de représentants des autorités communales, du FC Bulle, du SAB et de divers spécialistes conseil, ce dernier salue, dans son rapport, «le recyclage de la quasi-totalité du bâti existant dans un nouveau projet».

Il souligne aussi le soin apporté à la mise en réseau des différents «interstices» que constituent les espaces situés entre les terrains de sport, ces «opportunités pour la biodiversité». ■

Exposition publique des maquettes et plans des projets participant au concours: bâtiment communal de la rue du Château-d’En-Bas 33, du 13 au 17 février, 7 h-18 h (jusqu’à 17 h vendredi)

Le rapport du jury est consultable sur www.bulle.ch


Le Musée ou le stade d’abord?

Responsable du dicastère de l’urbanisme, des infrastructures et des bâtiments communaux, Estelle Zermatten, membre du jury du concours, précise les étapes à venir.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement séduit dans ce projet?

Estelle Zermatten. Premièrement, il attache une grande importance aux aspects de durabilité. Exemple parmi d’autres, aux extrémités du futur bâtiment des vestiaires, seront installés deux réservoirs pour récolter l’eau de pluie. Celle-ci sera utilisée pour l’entretien et l’arrosage des terrains. La centralité des vestiaires (n.d.l.r.: à l’exception de ceux de la première équipe, situés sous la tribune principale) a également plu au jury, les déplacements s’en trouvant simplifiés. Autre atout, ce projet s’appuie sur le bâti existant et s’intègre bien avec les infrastructures alentour, le skatepark, le chemin des «915 mètres de bonheur» et l’entrée de la forêt. Le projet retenu est donc rationnel et économe et s’appuie sur une série d’infrastructures existantes pérennes. Le portique d’entrée du stade sera par exemple rafraîchi, mais maintenu.

Quid des anneaux olympiques?

Le jury a fait part de son envie de les conserver.

Ni le rapport du jury ni le communiqué de la ville ne précisent le calendrier. Quelle est la prochaine étape?

Le rapport du jury recommande maintenant de poursuivre les études avec le bureau lauréat, afin d’affiner et de chiffrer le projet, qui se réalisera de manière échelonnée. Celui-ci devra ensuite être pris en compte dans le plan des investissements général de la ville et ce n’est qu’après des choix politiques qu’un ou des crédits d’investissement pourront être présentés au Conseil général.

Cette année encore ou l’an prochain?

Nous avons besoin de bénéficier de l’avant-projet pour nous positionner. Nous préférons prendre le temps nécessaire pour disposer d’un calendrier et d’un chiffrage précis.

Jurisprudence du projet de transformation du Musée gruérien oblige…

Il n’était pas demandé aux participants du concours de chiffrer leur projet. Le cahier des charges demandait néanmoins à ce que les coûts soient limités.

Ce projet se fera-t-il avant, après ou en même temps que le nouveau Musée gruérien?

Il est trop tôt pour se prononcer. Ce sont deux gros projets en cours, dont le crédit de réalisation n’a pas encore été voté. Le but du Conseil communal, et cela doit être clair, n’est pas de mettre en opposition stade et musée, sport et culture. Ces deux infrastructures appréciées des Bullois. Aucune priorisation n’a encore été faite. Pourrons-nous les développer en parallèle? Ça dépendra des finances. FP


Le projet se réalisera par étapes

1 : La tribune. Ses façades et sa toiture seront mises aux normes. Le bâtiment existant est conservé. Il sera prolongé par des espaces transparents de part et d’autre.

2 : Le restaurant du stade. Une nouvelle toiture viendra revaloriser le bâtiment existant.

3 :Les vestiaires. Un bâtiment de trois niveaux (y compris un rez), accueillant 18 vestiaires, s’étendra le long du terrain 2. Sa toiture canalisera les eaux de pluie pour les stocker dans deux réservoirs situés aux extrémités de la structure. L’éclairage du terrain sera intégré à cette dernière.

4 : Un 3e terrain synthétique. Il prendra place là où il y a aujourd’hui les baraquements en bois et une partie du manège.

5 : Une salle polyvalente et une halle de tir.  Sur l’emplacement actuel du manège, un nouveau bâtiment, divisé en deux parties et relié par une double toiture voûtée, accueillera une halle de tir et une salle polyvalente. Celle-ci pourra servir aux différents clubs ou se transformer en buvette éphémère. Le double toit permettra de créer un abri pour des événements. Des terrains multisports prendront place entre le pumptrack et cette nouvelle bâtisse.

6 : 915 mètres de bonheur. Le chemin de mobilité douce appelé «915 mètres de bonheur», aujourd’hui en partie réalisé, longera toute la zone. FP

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