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Gruyère

Une classe du Collège du Sud sur les traces de Verdun

Une classe du Collège du Sud s’est rendue en voyage d’études à Verdun. Elle en a ramené un film, retraçant la vie d’un soldat français. De Bulle aux tranchées de 1914-1918.

PAR JEREMY RICO

«Quand au bout de huit jours le repos terminé / On va reprendre les tranchées…» A l’écran, la chanson de Craonne accompagne des photographies représentant Pierre Fragnière et sa classe d’histoire. Souvent entonné par les poilus durant la Première Guerre mondiale, le chant est cette fois repris par 25 élèves du Collège du Sud. Il marque le début de Nous autres à Verdun, un projet de plusieurs mois.
«Depuis une dizaine d’années, je me rends sur les traces de la Première Guerre mondiale avec les élèves de l’option histoire, explique Pierre Fragnière, professeur au Collège du Sud. En général, je leur demande d’écrire un compte rendu de leur voyage. Mais cette fois-ci, j’ai voulu innover, en mettant sur pied un projet vidéo.»


Amateur et rigoureux
Le résultat: un film de trente-cinq minutes, présenté au public ce mercredi à Ebullition. Installé devant sa classe, le professeur d’histoire tient cependant à préciser sa démarche. «Nous avons voulu faire en sorte que chacun participe à cette aventure. Tout ce qui est dans le film a donc été fait par nous. De la bande-son aux images, en passant par les commentaires ou le montage. Nous n’avons pas la prétention de faire un film professionnel. Par contre, nous avons été très rigoureux en ce qui concerne l’aspect historique du projet.»
Présenté comme une sorte de carnet de voyage, Nous autres à Verdun part d’un article paru dans La Gruyère du 6 mai 1916. Il parle de trois soldats français, accueillis à Bulle pour y panser leurs blessures. Immobilisé devant l’H�tel de Ville, le convoi est acclamé par plus de 3000 personnes. «Nous voulions retracer le parcours hypothétique de l’un de ces soldats. De Bulle jusqu’aux tranchées de Verdun.»
Du 16 au 18 février, les 25 élèves de l’option histoire se sont donc lancés sur les traces de l’un de ces poilus. Malgré un programme très chargé, aucun lieu majeur de la bataille de Verdun n’a été oublié.


Un investissement total
Satisfaits du résultat final, les élèves n’en oublient cependant pas les nombreux efforts consentis. « Nous devions écrire notre travail de maturité en parallèle à ce projet, explique Henry, qui a notamment participé à la bande-son du film. C’était parfois difficile à gérer.»
Et pour cause. L’élaboration du film a pris près de huit mois à la classe d’histoire. En plus des deux heures hebdomadaires passées avec Pierre Fragnière, plusieurs étudiants ont également dû poursuivre leur travail durant leur temps libre.
«Une grande partie du montage a été faite après les cours, souligne Vincent. Nous avions près de six heures d’images à notre retour de Verdun. Alors que le film ne fait que trente-cinq minutes. Le tri nous a pris beaucoup de temps.»
Malgré les investissements consentis, Mathieu préfère mettre en lumière l’apport pédagogique d’un tel projet:  «Au lieu de faire un voyage et de ne plus en parler ensuite, nous avons réellement vécu cette aventure pendant huit mois. Ces trois jours nous ont demandé des mois de préparation, avant, et un grand travail, après. C’est un séjour dont je me rappellerai toute ma vie.»
Ravi de l’expérience, Pierre Fragnière envisage la possibilité d’organiser un deuxième voyage avec ses élèves. Direction cette fois la Normandie et la Seconde Guerre mondiale. Motivés par ce périple, les élèves le sont beaucoup moins par l’idée de faire un autre film. «Nous partirions cette fois dans une configuration plus standard,», promet toutefois le professeur d’histoire.
Ebullition, mercredi 10 octobre, 19 h 30

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