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La jeunesse peut-être bientôt dorée du SA Bulle

Des jeunes du SA Bulle régatent désormais au niveau national. Coralie Ambrosini et Charles Devantay, ainsi que leurs entraîneurs, analysent ce nouvel élan. La sprinteuse pourrait viser un podium, ce week-end aux championnats de Suisse.

PAR KARINE ALLEMANN

Qu’est-ce qui se passe au SA Bulle? Longtemps dans l’anonymat de l’athlétisme suisse, voilà que de jeunes sabistes s’illustrent sur les podiums nationaux. Depuis 2011, Pascal Ungersböck a remporté les titres de champion de Suisse chez les jeunes sur 1500 m, 3000 m et 5000 m. Cette année, Coralie Ambrosini a signé la troisième meilleure performance suisse d’une sprinteuse U18 sur 100 m (12’’31). Quant à Charles Devantay, lui aussi U18, il peut raisonnablement espérer une qualification pour la finale nationale sur 400 m. Alors que les derniers titres suisses du SA Bulle remontaient au début des années 1990.
«Ces jeunes sont en train de faire sauter tous les records du club!» apprécie Gérald Rumo, entraîneur du Groupe promotion du SA Bulle, mis sur pied il y a trois ans pour favoriser les plus talentueux. «Le bénéfice en revient aux entraîneurs comme Aline Piccand, qui forment des athlètes depuis qu’ils sont tout petits.»
Il y a une dizaine d’années, en effet, celle qui fonctionne aujourd’hui comme entraîneure personnelle de Charles Devantay avait repris en main le groupe écoliers. «Ils étaient quatre, se souvient Aline Piccand. Aujourd’hui, ils sont une vingtaine. C’est important d’�tre nombreux, surtout chez les petits, qui ont besoin d’�tre un groupe de copains.»
De bons résultats, une belle ambiance et des jeunes soudés: tout cela engendre forcément des bienfaits collatéraux. «Il y a au club de nombreux bénévoles pr�ts à s’investir et à encadrer les jeunes, poursuit la Bulloise de 31 ans. Et puis, les parents font partie intégrante du projet.»
Avec 300 membres, dont 160 actifs, le SA Bulle figure parmi les trois plus grands clubs du canton, avec le CA Fribourg et le TSV Guin. «Je pense que les membres actifs ont doublé, note Gérald Rumo. Surtout chez les jeunes. Après, dès l’�ge de 17 ans, les choses changent. Pour continuer, tu dois �tre vraiment motivé.»


La sensation de vitesse
Motivés, Coralie Ambrosini et Charles Devantay le sont. Ils participeront ce week-end à Thoune aux championnats de Suisse juniors (lire ci-dessous). Tous deux ont commencé l’athlétisme à 5 ou 6 ans parce qu’ils aimaient courir, tout simplement. «Mon père en faisait et je trouvais ça cool», rigole l’apprenti menuisier de 16 ans, domicilié à Vuisternens-devant-Romont. Il y a dix jours, il s’est classé septième Suisse de son premier décathlon. «Depuis tout petit, je suis comme Forest Gump, je cours tout le temps. Et puis, je suis un vrai compétiteur. Alors, comme j’ai assez rapidement remporté des courses, la motivation était là. Aujourd’hui, m�me si un décathlon, c’est à mourir tellement c’est long, j’adore ça.»
M�me discours chez la Touraine Coralie Ambrosini, étudiante au Collège du Sud, 17 ans. «Petite, je ne faisais que bouger tout le temps. Ce que j’ai aimé dans l’athlétisme, c’est que les entraînements étaient variés. M�me aujourd’hui, je me suis spécialisée dans le sprint. Mais on entraîne les départs, les accélérations, on va courir dans l’eau pour détendre les muscles… On ne fait jamais deux fois la m�me chose.» Et il y a cette impression de vitesse. «La sensation, quand je cours, est super agréable. M�me quand ça devient difficile, m�me quand j’ai mal partout.»
Depuis que Swiss Athletics a obtenu l’organisation des championnats d’Europe 2014, il y a trois ans, la fédération a investi beaucoup d’argent pour aligner la meilleure délégation possible, cet été à Zurich. L’ensemble de l’athlétisme en a profité. «Swiss Athletics a fourni d’énormes efforts pour encourager les gens à devenir bénévole, arbitre ou à s’intégrer dans un club, note Aline Piccand. Malheureusement, on manque toujours d’infrastructures, notamment à Bulle.»


Quels effets à long terme?
Concernant les effets à long terme de ces investissements, Gérald Rumo attend pour voir: «On a beaucoup mis l’accent sur le relais 4 x 100 m. Tout l’athlétisme suisse s’est rassemblé derrière cette bannière, c’est très bien. Il a valorisé l’ensemble de notre sport. Maintenant, j’espère juste que les entreprises qui l’ont soutenu vont rester dans l’athlétisme. Les projets jeunesses qui ont été mis en place, le Migros Sprint par exemple, ont été très importants. Des filles comme Léa Sprunger et Marisa Lavanchy, membres du relais 4 x 100 m, sont arrivées dans l’athlétisme gr�ce à ces courses pour les enfants. Alors, si on veut continuer de découvrir des Kariem Hussein, il ne faut pas oublier tout ce qui a été mis en place.»
Coralie Ambrosini et Charles Devantay ont la chance d’atteindre le niveau national alors que l’athlétisme suisse connaît un engouement rare. D’autres devraient suivre leurs traces. En tout cas tant que des clubs donneront envie de courir à des gamins de 5 ans.

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