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La zone d’activité de La Tzintre condamnée à l’immobilisme

«Il faut faire changer l’interprétation de cette loi sur les espaces réservés aux eaux (ERE), demande Nicolas Remy, conseiller communal responsable de l’aménagement du territoire. Pas individuellement à l’échelon de Val-de-Charmey, mais à un niveau politique.» ARCH – A. VULLIOUD
Christophe Dutoit

Christophe Dutoit

18 février 2023 à 06:00

Val-de-Charmey est directement impacté par la fameuse notion d’espace réservé aux eaux.

Poumon économique de la commune, la zone d’activité de La Tzintre risque un blocage total.

La commune en appelle à «assouplir l’interprétation de la loi».

CHRISTOPHE DUTOIT

CHARMEY. Ces prochains temps, gageons que la notion d’espace réservé aux eaux (ERE) va être sur toutes les lèvres. Depuis la publication de leur délimitation en décembre, les conséquences sur l’aménagement du territoire ne cessent d’inquiéter les communes. Vendredi, les autorités de Val-de-Charmey ont répondu en ce sens à leur droit d’être entendu à propos de la révision générale du Plan d’aménagement local (PAL). En ce sens, la commune figure parmi les premières du canton a être directement touchée par ces ERE.

«Tous les bâtiments de la zone d’activité de La Tzintre sont impactés, s’indigne Nicolas Remy, le conseiller communal responsable de l’aménagement du territoire. On ne peut plus rien construire ni même modifier un élément sur les bâtiments existants, par exemple un velux. C’est la mise à mort de la zone de La Tzintre.» Ses craintes corroborent les questions de deux députés sur le fait qu’aucun nouveau permis de construire ne pourra plus être accordé, même si les espaces réservés aux eaux n’ont pas encore été inscrits au PAL (La Gruyère de jeudi). «Cette nouvelle loi est mise en place sans tenir compte du bâti existant, poursuit l’élu charmeysan. Certains bâtiments à La Tzintre sont vieux de plus de deux siècles. Et, à l’époque, ils avaient tout leur sens d’être construits au bord de la rivière, à l’exemple de la scierie.»

Assouplir la loi?

«Il faut faire changer l’interprétation de cette loi, propose Nicolas Remy. Pas individuellement à l’échelon de Val-de-Charmey, mais à un niveau politique.» «Un assouplissement est nécessaire, poursuit Luc Tomasetti, le nouveau responsable technique de la commune. Nous devons pouvoir obtenir des dérogations, comme c’est le cas dans d’autres domaines.»

Au-delà de ce problème de fond qui risque de concerner toutes les communes, Gonzague Charrière, le syndic de Val-de-Charmey, regrette qu’une prolongation du délai de réponse ait été refusée par la Direction du développement territorial, de la mobilité et de l’environnement. «Notre PAL est en révision depuis cinq ans et l’Etat nous donne un mois pour répondre, souffle Nicolas Remy. C’est un peu dommage.» ■


Une vingtaine d’adaptations pour le PAL

Au terme d’un mois de travail acharné, Val-de-Charmey a rendu hier les considérants de son droit d’être entendu. Au total, la commune s’est positionnée sur une vingtaine de points. «Comme il est demandé par la DIME, nous allons lancer une étude sur les dangers naturels – principalement les chutes de pierres – qui menacent plusieurs parcelles, notamment à La Tzintre, évoque le conseiller communal Nicolas Remy. Plusieurs zones sont actuellement en danger élevé et notre but est de rendre ce danger acceptable avec la pose de filets de protection et de parois clouées.»

En outre, la commune a décidé de renoncer à passer en zone mixte l’aire du Riau-de-la-Maula et de la maintenir en zone d’intérêt général. Elle insiste en revanche pour conserver sa déchetterie sur le même site et accepte quelques modifications. Elle apporte également des compléments d’information sur le parking des Bains, notamment le dézonage du «talus» en direction de l’Hôtel Cailler. «Notre idée de parking à deux niveaux empiète sur cette bande de terrain et il manquait certains éléments au dossier», explique Luc Tomasetti, le responsable technique communal, qui annonce que le projet avance dans la bonne direction.

Pour le reste, Val-de-Charmey a répondu à toutes les adaptations demandées par la DIME. «Désormais, on attend notre droit d’être entendu sur la partie qui concerne la zone touristique de la révision du PAL, explique Nicolas Remy, sans en connaître le calendrier. D’après ce que nous savons, la DIME envisagerait d’approuver le PAL dans son ensemble, en y incluant tous les éléments.» CD

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