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Les comptes sont florissants et permettent d’assurer l’avenir

Les comptes 2016 du canton présentent un résultat solide. Les rentrées progressent et les dépenses sont maîtrisées. L’excédent de revenus de 86,8 millions de francs a permis la constitution de nouvelles réserves.

PAR DOMINIQUE MEYLAN

Les comptes 2016 du canton présentent un déficit de 75,8 millions de francs. Mais ils sont en réalité largement positifs. Avant opérations de clôture, ils affichent même un confortable excédent de revenus de 86,8 mio. Le Conseil d’Etat a créé un fonds de politique foncière active et renfloué d’autres réserves, une opération qui a fait virer les comptes du noir au rouge.
«Le Conseil d’Etat est satisfait», a affirmé hier Georges Godel. Les charges de fonctionnement (3,55 mia) augmentent, mais de manière maîtrisée. Les revenus (3,47 mia), notamment fiscaux, affichent une belle progression. Seule ombre au tableau: les investissements se situent en dessous des attentes.


● politique foncière
Partant de ce bénéfice de 86,8 mio, le Conseil d’Etat a procédé à différentes opérations de clôture, dont la plus importante est la création d’un fonds de politique foncière active de 100 mio. Cet argent servira à acheter des terrains et des immeubles pour favoriser l’implantation d’entreprises.
Quelque 44 mio sont déjà dépensés, puisque le Grand Conseil a accepté le rachat des infrastructures de Tetra Pak et d’Elanco. La création de ce fonds répond à une motion de Laurent Thévoz (vcg, Fribourg) et de l’ancien député Jacques Vial (pdc, Le Mouret). Sa dotation pourrait être complétée en cas de bénéfice du canton ou avec les revenus découlant de la vente ou de la location des sites.


● autres provisions
Quelque 30 mio ont été affectés au fonds d’infrastructure: cette réserve doit permettre les investissements nécessaires au développement du canton. Pour prévenir les risques liés à la 3e réforme de l’imposition des entreprises, 12 mio ont été provisionnés. Et de plus petits montants ont été affectés aux charges du personnel ou aux hôpitaux. Au final, ces opérations extraordinaires se chiffrent à plus de 160 mio.


● fortune
Fin 2016, la fortune s’élevait à 1,087 milliard. Cependant, 66,9% de cette somme sont déjà affectés. Le fonds d’infrastructure rassemble la plus grosse part, suivi d’un montant de 103,5 mio destiné à couvrir les risques liés au versement de la part au bénéfice de la BNS.
Cette situation est plus que confortable. «Je suis très optimiste parce que le Gouvernement a les moyens de ses ambitions, commente Georges Godel. Avec ces réserves, nous pourrons investir sans péjorer le fonctionnement de l’Etat.» Sur le fonctionnement précisément, le directeur des Finances se veut réaliste. Les charges sont maîtrisées, mais les besoins des différentes directions sont toujours élevés.


● charges
Des dépenses supplémentaires à l’Ecole d’ingénieurs et d’architectes et à l’Université ont augmenté les charges de personnel de 0,2% par rapport au budget. Toutefois, ces excédents sont couverts par des recettes externes. Au final, les charges du personnel sont très légèrement inférieures au budget.
Les subventions marquent une progression de 1,3%. Les hospitalisations hors canton et l’aide sociale dans le domaine de l’asile expliquent notamment cette différence. Ce deuxième poste est largement couvert par des subventions de la Confédération.
La masse salariale ne dépasse pas les revenus de la fiscalité. «C’est le résultat d’une politique financière maîtrisée», se réjouit Georges Godel. Le montant des subventions, qui reculait depuis l’introduction des mesures structurelles et d’économies, a repris le chemin de la hausse.


● revenus
Avec une progression de 144,4 mio entre le budget et les comptes, les revenus affichent une belle santé. Ce sont notamment les recettes fiscales qui ont engrangé davantage que prévu. La plus forte variation est enregistrée au chapitre de l’impôt sur les gains en immobilier (+ 27,9 mio par rapport au budget). Cette différence s’explique par un rattrapage dans la taxation de plusieurs dossiers. Un tel résultat ne devrait donc pas se reproduire.
L’impôt sur le bénéfice des personnes morales marque une belle avancée (+ 11,4 mio), ce qui témoigne de la bonne résistance des entreprises. Les personnes physiques participent également à l’effort (+ 13,6 mio).
Le canton a bénéficié du versement d’une part au bénéfice de la BNS de 24,5 mio, alors qu’il avait prévu initialement un prélèvement dans ses provisions. La contribution de la BCF s’est également révélée supérieure aux attentes.


● investissements
Le canton escomptait 164,5 mio d’investissements en 2016, mais seuls 139,1 mio ont été effectivement utilisés. En comparaison, l’Etat avait investi 178,3 mio en 2012. «Il est vrai que cette évolution n’est pas favorable», admet Georges Godel. Sur l’ensemble de la législature, plus de 80 mio de francs prévus pour des investissements n’ont pas été utilisés.
Le directeur des Finances certifie que le Conseil d’Etat va analyser le problème. Il invoque notamment la longueur des procédures, tant internes qu’au niveau des marchés publics, pour expliquer ces difficultés. «Nous devons chercher comment améliorer la situation.» Travailler en entreprise totale pourrait faire gagner un peu de temps, selon Georges Godel.


● réactions
Dans un communiqué, le PDC salue «le redressement confirmé des finances cantonales». Le parti voit positivement la création d’un fonds de politique foncière active. Il s’inquiète par contre des investissements non réalisés et propose la mise en place d’une structure de suivi.
A gauche, tant le PS que la Fédération des associations du personnel du service public (FEDE) soulignent les sacrifices demandés au personnel. Les socialistes relèvent les nombreuses provisions, qui cacheraient «des bénéfices faramineux». Plutôt que de créer des réserves, le parti préférerait des actions concrètes et rapides pour inscrire le canton dans le XXIe siècle.
La FEDE exige qu’une partie du bénéfice 2016 soit consacrée au personnel. Quant au PDC, il souhaiterait que les baisses imposées aux familles et aux entreprises au titre des mesures d’économies soient réévaluées. Une demande qui hérisse déjà le PS. ■

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