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Nouvel échange vif entre le Conseil et l’assemblée

Outre le projet Goya Onda, le réseau d’eau de la commune a aussi été l’objet d’une âpre discussion entre les citoyens et l’Exécutif. JEAN-BAPTISTE MOREL
François Pharisa

François Pharisa

17 décembre 2022 à 06:00

L’Exécutif de Morlon s’est pris une vague de reproches, mercredi en assemblée. Au sujet de Goya Onda, mais pas que. Par ailleurs, l’association 1638 a demandé l’ouverture d’une enquête administrative pour de possibles conflits d’intérêts.

FRANÇOIS PHARISA

MORLON. Mercredi soir, la salle de l’aula du CO de Riaz était une nouvelle fois réquisitionnée pour permettre aux nombreux citoyens morlonais d’assister à l’assemblée communale. Ils étaient près de 90. Et ils étaient en forme, soumettant les cinq miliciens du Conseil au feu nourri de leurs interrogations et remarques.

Le projet Goya Onda ne figurait pas à l’ordre du jour. Mais il en a bien sûr été intensément question dans les divers. Samuel Barras, conseiller responsable de l’aménagement, a rappelé que le dossier se trouve au stade de l’examen préalable auprès des services de l’Etat. Pour mémoire, ce dossier comprend deux demandes coordonnées: l’une pour le permis de construire, émise par les promoteurs, et l’autre pour la modification partielle du Plan d’aménagement local (PAL), faite par la commune.

Cette modification du PAL a été passée au crible par la commission d’aménagement de la commune. Celle-ci l’a préavisée défavorablement, a-t-on appris mercredi par la voix de son président, Gaël Micoulet. Son rapport a été rendu en juin au Conseil communal.

Ce dernier a alors émis à son tour un préavis, lequel a été transmis en août au canton, accompagné du rapport de la commission. «Quelle est la teneur de ce préavis?» a demandé un citoyen. «C’est un préavis sans position», a répondu Samuel Barras, suscitant l’agacement de l’assistance. Et le conseiller de reprendre: «Nous y expliquons les raisons de cette modification et soulevons les questions de la mobilité en direction des Laviaux et le respect des normes de bruit généré par l’activité de surf dans le bassin.»

Possible consultation

Que se passera-t-il une fois le rapport de synthèse du canton de retour à la commune? «Il s’agira de discuter avec les promoteurs pour connaître leurs intentions. Poursuivent-ils leur projet ou non? Puis le dossier corrigé sera une nou ve l le foi s soumis à la commission d’aménagement, qui accompagnera le Conseil communal pour mettre en place une présentation du dossier à l’ensemble de la population. S’ensuivra une consultation, même si la forme de cette dernière n’est pas encore définie», a expliqué Samuel Barras.

Consulter les citoyens est un souhait de longue date de l’association 1638, elle qui continue de reprocher à l’Exécutif de ne pas écouter la population. C’est donc peu dire que le retour du rapport de synthèse de l’Etat sera scruté.

En eau trouble

Il n’en a pas fallu de beaucoup pour que l’assemblée refuse un crédit destiné à la mise en séparatif des quartiers de Bellevue et La Croix. Un assainissement du réseau d’eau exigé par le Service de l’environnement et rendu plus pressant depuis la construction du quartier des Vanils en aval.

C’est qu’une pollution chronique du ruisseau des Larrets a été constatée. La faute à un problème technique: la station de relevage est sous-dimensionnée et ne parvient pas, en cas de fortes pluies, à évacuer toutes les eaux vers la step de Vuippens, laissant le trop-plein terminer sa course dans le ruisseau (La Gruyère du 21 mai). Or, la solution consiste, en partie, en la mise en séparatif des quartiers de Bellevue et La Croix.

De nombreux citoyens ont, entre autres remarques, regretté que la commune n’ait pas profité de travaux ayant eu lieu en 2018 dans le secteur de Bellevue. «La route a été ouverte. L’entier des propriétaires du quartier ont alors averti le Conseil communal qu’il fallait mettre le secteur en séparatif. Et pourtant, vous n’avez rien fait», a lancé une citoyenne.

Le Conseil s’est justifié en arguant notamment que «les plans indiquaient que la route de Bellevue contenait deux conduites»… Au final, le crédit d’un montant de 1,5 million a été validé par 36 oui, 18 non et 30 abstentions. Les travaux auront lieu en 2023. Deux autres crédits ont passé la rampe: un montant de 107 000 fr. pour la correction de la route de la Cagea et un autre de 70 900 fr. correspondant à la participation de la commune à la nouvelle Corporation forestière du Moléson. ■


Trois conseillers dans le viseur

Dans un courrier daté du 14 septembre 2022, l’association 1638 demandait au préfet de la Gruyère d’ouvrir une enquête administrative dans le but de faire la lumière sur de possibles conflits d’intérêts entre plusieurs membres du Conseil communal de Morlon, l’entreprise Gesa et l’association Mobul. Me Adrien de Steiger, avocat mandaté par la 1638, s’explique: «Pascal Lauber, syndic, est membre du conseil d’administration de Gesa. David Castella, ex-conseiller communal ayant récemment démissionné, est cadre chez Gesa. Samuel Barras, conseiller communal, est membre du comité de direction de Mobul. Or, Gesa et Mobul ont été en contact avec les promoteurs du projet Goya Onda et ont participé à des études de faisabilité. Nous pensons dès lors que le préfet devrait se pencher sur ces liens et s’assurer qu’il n’y a pas eu de conflit d’intérêts.»

Contacté, le préfet Vincent Bosson confirme avoir reçu cette requête. «Je suis en train d’examiner un certain nombre d’éléments», se contente-t-il toutefois d’affirmer. De son côté, Pascal Lauber dit avoir aussi reçu le courrier de la 1638. «Le 28 septembre, le préfet nous a posé des questions et nous y avons répondu. Nous réfutons tout conflit d’intérêts», précise-t-il. FP

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