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Sports

Un plaisir jusqu’au dernier point, à condititon de le remporter

Membres du BC Gruyères, Céline, Léo et Mathieu Mohamadi (de gauche à droite) participent à tous les tournois de badminton ou presque dans le canton. PHOTOS ANTOINE VULLIOUD
Quentin Dousse

Quentin Dousse

2 février 2023 à 06:00

Céline, Mathieu et Léo Mohamadi rayonnent sur les terrains de badminton.

Le trio s’illustre par une combativité pas toujours récompensée.

Rencontre avec la famille riazoise à l’occasion de l’Open Glâne.

QUENTIN DOUSSE

BADMINTON. Dans la famille Mohamadi, je demande la mère, Céline, badiste depuis l’âge de 10 ans. Ont suivi le père, Mathieu, puis naturellement le fils. «Je jouais au badminton avec Léo dans le ventre. Il est donc né sur les terrains», raconte l’employée en pharmacie, pionnière d’un clan «volant» de tournoi en tournoi dans le canton. Le premier de l’année, l’Open Glâne à Romont (lire cidessous), offrait l’occasion de rencontrer les Mohamadi. Pour le meilleur et pour le rire.

La famille de Riaz partagent plus qu’un toit et un club, le BC Gruyères. Céline (43 ans), Mathieu (41) et Léo (17) sont aussi unis par un même état d’esprit. Si le badminton doit rimer avec plaisir, il ne peut se conjuguer sans compétition. «J’aime gagner et me dire que je dois le faire, affirme Léo. Alors si je perds, je m’énerve facilement.» Tout comme la maman? «Céline est caractérielle sur le court, ou disons très expressive», sourit son mari Mathieu, décrit comme «la force tranquille» de la famille.

Un match père-fils

Rarement loin des podiums, les Mohamadi ont dû remiser leurs ambitions le week-end dernier à Romont. Seul Léo s’est illustré en remportant le tableau simple 2. Le signe d’un potentiel inexploité? «C’est peut-être un peu tard, mais j’aimerais bien encore évoluer», livre cet ancien junior des cadres fribourgeois, remis à d’autres défis aujourd’hui. «Je veux toujours gagner contre mes parents et je n’ai pas encore réussi à le faire face à mon papa...»

Et l’intéressé de sourire, sachant son invincibilité menacée. «Le badminton va vite et je suis en retard tactiquement, admet Mathieu. Par contre, je sais faire durer l’échange avec mon jeu très défensif.» Un jeu à même d’irriter le badiste d’en face. «Il peut être très désagréable à affronter», confirme Céline.

Appréciant son sport pour l’ambiance, la «quadra» gruérienne sait également en mettre lorsqu’elle perd le point. «Je serais en rage sur le moment, car je reste une compétitrice. Mais je ne suis pas une mauvaise perdante...»

Un adversaire averti en vaut deux: plus qu’un talent inné, les Mohamadi possèdent une redoutable combativité. «C’est effectivement l’une de nos qualités, reprend Mathieu. Même mené 19-5, on ne lâchera pas le set. On donnera tout jusqu’à la fin.»

Un jusqu’au-boutisme qui dépasse les 70 m2 du court. «Dès que je goûte à un sport, j’aime bien le faire à fond! Je pratique aussi la course à pied et, cette année par exemple, je participerai aux 100 kilomètres de Bienne», déclare ce technicien peintre en bâtiment.

De leur côté, Céline et Léo font les cent pas avant d’y retourner. Il y a un tournoi – l’Open Glâne – à terminer en beauté. Le badminton constitue pour eux un défi à la fois technique, tactique, physique et... mental. «Le point faible de Léo», taquine Céline.

Sans rancune

Le fiston capitule. Car ce qu’il aime avant tout, c’est «attaquer pour finir et gagner le point». Le dernier point du match si possible, comme dimanche après-midi face au Biennois Ralf Aring. Un succès qui a effacé le «zéro pointé» de la veille en duo avec le papa.

De rancune il n’y aura toutefois pas chez les Mohamadi. Le badminton reviendra toujours au cœur de l’agenda et des discussions à l’heure du souper.

«Tant qu’il y a du fair-play et du beau jeu, auquel je tiens en match, le reste n’a pas d’importance», conclut Mathieu, conforté par Céline et Léo. A eux trois, soixante-huit années d’expérience raquette en main. Et tout prête à penser que ce n’est pas terminé. ■


Du tac au tac

La famille Mohamadi connaît-t-elle le badminton aussi bien qu’elle le pratique? Le test en six questions.

En quelle année le badminton a-t-il été introduit aux jeux Olympiques?

Céline Mohamadi (C.M.): 1984 (Faux. C’était en 1992 à Barcelone).

Quel pays détient-il le plus grand nombre de médailles olympiques?

Mathieu Mohamadi (M.M.): Facile! C’est la Chine (Juste. La Chine compte 47 médailles, l’Indonésie 21 et la Suisse 0).

A quelle vitesse le coup le plus rapide du monde a-t-il été mesuré?

Léo Mohamadi (L.M.) et C.M.: 454 km/h! (Faux. Les mash du Malaisien Tan Boon Heong a été flashé à 493km/h.)

Quelle est la hauteur règlementaire du filet?

C.M.: 154 centimètres au centre (Presque juste. La hauteur doit être de 152,4cm).

M.M.: Ça, je sais, car la bande du filet doit arriver au niveau des yeux à Céline (sourire).

Combien de plumes sont-elles fixées à la base du volant?

M.M.: Je dirais douze.

L.M.: Non, attends! Le volant doit avoir 16 plumes (Juste).

Enfin, qui est le dernier badiste suisse ayant participé aux jeux Olympiques?

L.M.: Sabrina Jaquet (Juste. La Chaux-de-Fonnière a disputé les JO en 2012, 2016 et 2020).

C.M.: A l’époque en junior, je l’avais affrontée et facilement battue, évidemment (sourire). QD


Pantone affiche la couleur

Surprise dimanche au Bicubic. Tenant du titre en simple et tête de série numéro 1, Vincent Barras a pris la porte dès le quart de finale. Laissant le champ libre au Glânois Jérémy Pantone, au passé en ligue nationale, pour s’offrir l’Open Glâne.

Le tournoi a fêté un nouveau carton pour sa 8e édition. «Avec plus de 230 joueurs, on se trouve au maximum de nos capacités, avertit son nouveau président Lucas Bossel. Les gens reviennent chaque année pour l’ambiance et tant mieux, car cet événement est indispensable pour les finances du BC Glâne.»

Utile également à certains jeunes comme Vincent Barras. Le Brocois de 19 ans poursuit son évolution en interclubs au BC Fribourg. «Je me suis vite mis au niveau de la 1re ligue, indique le 108e joueur suisse. S’il y a encore une différence de rythme de jeu, j’aimerais bien arriver en ligue B, voire en ligue A dans un rêve.» Un rêve qui dépendra notamment de sa capacité à assumer la «petite pression» ressentie à Romont. QD


Résultats

8e Open Glâne, salle du Bicubic à Romont, les finales

Hommes. Simple 1:
Jérémy Pantone (BC Glâne) bat Sacha Yersin (BC Glâne/ Chiètres) 21-19 21-15. Simple 2: Léo Mohamadi (BC Gruyères) bat Ralf Aring (BC Bienne) 21-18 22-20. Simple 3: Jérémy Rouèche (BC Bienne) bat Pascal Gaudin (BC Savièse) 21-19 21-10. Double 1: Steve Cornu/Mathieu Hermann battent Vincent Barras/Quentin Stöckli 21-16 8-21 21-15. Double 2: Giuseppe Carritiello/Roy Linder battent Nicolas King/Christophe Stammet 21-12 15-21 21-17.

Dames. Simple 1: Charlotte Rebord (BC Sion) bat Coraline Largey (BC Sion) 21-15 22-20. Simple 2: Lucie Pralong (BC Sierre) bat Mathilde Brosy (BC Gruyères) 21-6 23-21. Double 1: Marine Bourqui/Pauline Volery battent Charlotte De Jong/ Sheen Khurdi 21-12 21-9. Double 2: Elyne Marchon/Lucie Pralong battent Sandrine Gueniat-Tardin/Sidonie Héritier 11-21 21-16 21-16. 

Mixtes. Double 1: Mathieu Hermann/Christie Molyneaux battent Steve Cornu/ Sarah Stempfel 21-14 21-14. Double 2: Nicolas Angiolini/Pauline Volery battent Patrice Marti/Ellen Morzier 21-11 21-14.

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