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Un slalom en six chiffres pour la Coupe d’Europe à Bellegarde

En 2020, les deux slaloms nocturnes avaient attiré plus de 2000 spectateurs à Bellegarde. Combien seront-ils ce vendredi et ce samedi pour supporter Luca Aerni et Cie? ARCH - J.-B. MOREL
Quentin Dousse

Quentin Dousse

9 février 2023 à 06:00

Les meilleurs slalomeurs du circuit européen reviennent à Bellegarde vendredi et samedi.

Présentation de cette quatrième édition en six chiffres clés.

Comme Tanguy Nef, le Semsalois d’adoption Luca Aerni fera partie des favoris à la victoire.

QUENTIN DOUSSE

SKI ALPIN. Pendant que les premiers disputent les championnats du monde à Courchevel-Méribel, les seconds s’affronteront dans la nuit de Bellegarde vendredi et samedi. Pour deux slaloms de la Coupe d’Europe, l’antichambre de l’élite qui fait son retour en Gruyère après 2015, 2018 et 2020.

Cette quatrième édition est la première pour les jeunes coprésidents Edouard Koehn et Bastien Murith. Ce dernier présente l’événement en chiffres avant de laisser place aux émotions. Celles des spectateurs, espérés nombreux et bruyants pour soutenir des slalomeurs unis par un objectif: signer l’exploit permettant de quitter l’anonymat.

118
Exactement 118 techniciens issus de 25 pays seront en lice vendredi et samedi. Un plateau hétéroclite «au niveau élevé, juge le Morlonais Bastien Murith. S’ils sont moins constants, ces gars n’ont pas grand-chose à envier aux meilleurs. Ils sont surtout obligés de tout risquer pour performer. C’est ça que j’aime voir en Coupe d’Europe.»

D’où l’intérêt du public gruérien à déceler les talents de demain présents dans la masse: c’était le Valaisan Loïc Meillard et le Français Clément Noël en 2015, le triple médaillé olympique autrichien Johannes Strolz en 2020, ou encore le Norvégien Atle Lie McGrath en 2020. A qui la palme en 2023?

20
Ils seront vingt, les slalomeurs suisses, dans le portillon de départ. Suffisant pour garantir un podium? Pas tout à fait au regard des deux slaloms (sur six à Bellegarde) sans présence suisse dans le top 3. Les chances de réussite sont néanmoins grandes cette année avec le trio Luca Aerni, Sandro Simonet et Tanguy Nef. «Des valeurs sûres, note Bastien Murith, qui feront face à l’Allemand Sebastian Holzmann, vainqueur en 2020 et toujours présent chez nous.»

175
Exactement 175 mètres d’altitude – et un maximum de 60 portes – séparent le départ de l’arrivée à Bellegarde, contre plus de 210 mètres à Adelboden par exemple. Un chiffre qui ne traduit pas la difficulté de la piste de Schattenhalb. «Il n’y a pas de grande pente, mais beaucoup de mouvements de terrain et plusieurs portes en dévers, décrit Valentin Crettaz, entraîneur à Swiss-ski. C’est un tracé où il est dur d’enchaîner rapidement toutes les sections.» Une piste «joueuse où l’erreur est très vite arrivée, ajoute Bastien Murith, fan absolu de l’Américain Bode Miller étant jeune. Le slalom, qui se joue au millimètre, a toujours été ma discipline préférée».


4000
Sans commune mesure avec le Cirque blanc, la Coupe d’Europe rétribue également ses athlètes les plus performants. A Bellegarde, les cinq premiers du classement de chaque épreuve se répartiront 4000 francs au total. Un prize money légèrement supérieur à celui exigé par la Fédération internationale de ski. Pas de quoi faire encore des slalomeurs des nantis...

2
Deux, c’est le nombre de fois que la neige de Bellegarde a été injectée d’eau. But de ce travail chronophage: garantir une piste de Schattenhalb dure, sans trou et régulière pour tous les concurrents. Lesquels pourront remercier l’équipe bénévole dirigée par Louis Monney, le papa d’Alexis.

0
Contrairement au circuit mondial, la Coupe d’Europe offre l’accès gratuit à ses compétitions. Deux slaloms (quatre manches) pour 0 franc, un argument marketing «important» pour Bastien Murith: «Il n’y a qu’un filet entre le public et les athlètes, accessibles et toujours ouverts pour une photo ou un autographe.»

L’événement se distingue également par sa double ambiance. La première manche (avancée à 15 h cette année) se déroulera de jour, la seconde (à 19 h) de nuit. Un paramètre apprécié à la fois par les skieurs que les spectateurs. «L’aspect nocturne, avec les projecteurs braqués sur l’athlète comme sur une scène, amène quelque chose de spécial à la course», conclut Bastien Murith, impatient de voir le premier slalomeur s’élancer ce vendredi. ■

Coupe d'Europe de ski alpin, vendredi et samedi à Bellegarde, première manche de slalom à 15 h, deuxième à 19 h. Informations sur www.skieuropacup-fribourg.ch.


Soir de première pour le Genevois Tanguy Nef?

Comme Luca Aerni (lire ci-contre) et Sandro Simonet, Tanguy Nef n’a pas obtenu son ticket pour les championnats du monde à Courchevel-Méribel. C’est ainsi que le Genevois de 26 ans s’est retrouvé mardi déjà sur la piste de Schattenhalb, au départ des championnats de Suisse juniors. En tête sur le premier tracé, il a «enfourché» sur le second. «Son ski est en place, il doit maintenant réussir à le reproduire sur deux manches», observe Valentin Crettaz, entraîneur de la relève masculine à Swiss-ski.

Après six éliminations en huit épreuves de Coupe du monde, Tanguy Nef traverse un hiver des plus compliqués. Le technicien romand, à la carrière prometteuse et à la personnalité solaire, cherchera à tout prix à se relancer pour sa première apparition en Gruyère. Où ses indéniables qualités de ski doivent parler pour lui – et faire parler de lui – vendredi et samedi. QD


Trois questions à...

Luca Aerni 29 ans, membre du cadre A de Swiss-ski, vit entre Semsales et Crans-Montana

Jusqu’au bout vous avez lutté pour aller aux championnats du monde à Courchevel-Méribel. Dans quel état d’esprit vous alignez-vous en Coupe d’Europe?

Je suis clairement déçu, j’aurais dû skier plus vite pour aller aux Mondiaux. J’ai analysé mon dernier slalom à Chamonix (16e à l’arrivée), je suis proche de retrouver des supers sensations. Depuis samedi passé, j’ai coupé avec le ski pour arriver avec un maximum de fraîcheur et d’envie à Jaun. Un podium ou la victoire est possible.

Votre meilleur résultat à Bellegarde reste pourtant un 12e rang.

Je suis venu deux fois, la dernière en 2020 à un moment difficile de ma carrière. Sur cette piste, il faut pousser de la première à la dernière porte, se libérer et ne pas trop réfléchir. Cette année s’annonce bien avec une neige qui accroche et des conditions hivernales vraiment cool à skier. Les courses nocturnes, avec toujours beaucoup de monde à Jaun, j’adore!

A bientôt 30 ans, après trois jeux Olympiques et près de 120 départs en Coupe du monde, de quoi rêvez-vous encore skis aux pieds?

Aujourd’hui, je veux réussir à me battre avec les meilleurs pour le top 5 – voire le top 3 – sur une saison complète. Sinon, le rêve de tout slalomeur suisse, c’est de signer un podium à Adelboden. Mais je le prends aussi volontiers sur une autre course (sourire). Les Mondiaux 2027 chez moi à Crans-Montana? J’y pense en allant courir durant l’été, mais ça reste un objectif lointain en hiver. Je ne veux pas non plus finir 30e ou 40e. Si je réussis à maintenir ou à améliorer mon niveau d’ici là, j’y participerai avec plaisir. Tout comme aux Jeux 2026 à Milan-Cortina. QD

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