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Un centre médical au potentiel croissant pour la Veveyse

Inauguré en avril 2015, le Centre médical de la Veveyse est un cabinet de groupe qui traite également les petites urgences et propose aussi les services de spécialistes de l’HFR. ARCH - A. VULLIOUD
Christian Pythoud

Christian Pythoud

14 janvier 2020 à 06:00

PAR CLAIRE PASQUIER

Depuis novembre dernier et l’annonce du transfert de la réadaptation cardiovasculaire vers Meyriez, la Glâne craint un démantèlement à petit feu de son site de Billens. En Veveyse, l’histoire a un air de déjà-vu. En 2013, l’Hôpital fribourgeois (HFR) assenait le coup de grâce en déplaçant la gériatrie à Riaz, puis les soins palliatifs à Villars-sur-Glâne. En lieu et place de l’hôpital, naissait en 2015 le Centre médical de la Veveyse (CMV), fondé sous l’impulsion de médecins et des communes du Réseau santé et social de la Veveyse (RSSV). Tandis que l’HFR souhaite créer des centres de santé dans les régions, en pionnière, la Veveyse compte encore développer le sien.

«Nous pouvons dire que l’ensemble du district est satisfait de ce centre. La preuve est qu’il fonctionne, qu’il a bonne réputation et qu’il s’est développé», partage le préfet de la Veveyse François Genoud. Si le district a su rebondir lors de la fermeture de l’hôpital, le président du RSSV retient toutefois: «Nous avons été les premiers à faire les frais de la stratégie de l’HFR, alors que notre site marchait très bien.»

Consultants externes

Cinq ans après l’ouverture, six médecins généralistes et un ORL constituent le CMV et sont locataires du RSSV, qui détient l’ancien hôpital. La collaboration avec l’HFR est bien réelle avec la présence d’un radiologue deux aprèsmidi par semaine et celles, un après-midi par semaine, d’un orthopédiste et d’un chirurgien général. «Un cardiologue consulte aussi toutes les deux ou trois semaines. Nous avons une superbonne collaboration avec l’HFR, aussi au niveau du laboratoire d’analyses», indique la doctoresse Géraldine Maillard, présente depuis le début de l’aventure.

Si les petites urgences du CMV ont été victimes de leur succès dans un premier temps, la population est désormais au fait sur son domaine de compétences: entorses, sutures, médecine générale, maux de ventre. «Nous accueillons entre quatre et dix patients par jour. Les gens savent aussi qu’il existe un médecin de garde avec le district de la Glâne», observe Géraldine Maillard. Malgré les horaires restreints du centre (8 h - 18 h), la doctoresse estime que la sécurité sanitaire des Veveysans est assurée. «Nous ne sommes pas si loin de Riaz! Mais si Riaz perd de sa force, Fribourg serait déjà plus loin.» Au CMV, les médecins rencontrent des patients de tous âges provenant de toute la Veveyse, mais aussi des villages vaudois de Montsde-Corsier, Blonay, Maracon, Ecoteaux et Palézieux.

Rénovations prochaines

L’ancien hôpital châtelois abrite aussi en ses murs le RSSV et ses infirmiers à domicile, les cabinets d’une psychiatre, d’une pédopsychiatre, d’ergothérapeutes et de physiothérapeutes. Un vrai pôle de santé, qui devrait être amené à se développer grâce à d’importantes rénovations, dont le dossier est désormais prêt pour la mise à l’enquête, indique Laurent Menoud, membre du comité du RSSV et président de la commission immeubles.

«La rénovation la plus lourde concernera le bâtiment principal, qui date de 1972», détaille Laurent Menoud. Les médecins seront relocalisés le temps des travaux du côté des anciens bâtiments. Fran- çois Genoud se réjouit: «L’objectif est de créer un pôle santé avec le CMV, le RSSV et l’expansion à d’autres partenaires du domaine paramédical.» Et Laurent Menoud de lâcher: «Nous voulons que la Veveyse soit considérée par l’HFR et par la stratégie médicale du canton. Des discussions sont en cours pour une bonne collaboration, sachant que dans notre rénovation, des espaces importants seront intégrés pour l’imagerie. Mais pour l’instant, tout est ouvert.»

Selon le docteur Jean-Louis Berney, le potentiel du centre n’est pas exploité au maximum: «Beaucoup de médecins travaillent à temps partiel, mais si l’équipe grandit davantage, il serait possible de proposer un système d’urgences durant le week-end.» Fraîchement retraité (lire ci-dessus), il analyse: «Désormais, il faut intensifier les relations entre l’hôpital leader à Fribourg et les centres qui prendront en charge la majorité des cas.» ■


J.-L. Berney tire sa révérence

A 73 ans, le docteur Jean-Louis Berney a définitivement pris sa retraite. Le médecin généraliste châtelois a œuvré durant trente-neuf ans dans le cheflieu veveysan. L’un des instigateurs du Centre médical de la Veveyse s’est retiré en décembre dernier. «Au Centre médical, j’ai eu énormément de plaisir à travailler avec de jeunes médecins.» Originaire de la vallée de Joux, Jean-Louis Berney est arrivé en 1980 à «l’hôpital ouvert» de Châtel-Saint-Denis, où il a fallu créer des services. Il a aussi contribué à la fondation de l’Hôpital du Sud fribourgeois, puis a assisté à la fermeture du site châtelois par l’HFR. «Durant toute ma carrière, j’ai eu l’impression qu’il y a eu une inégalité de traitement entre les deux régions linguistiques. La Suisse alémanique se défend-elle mieux? J’ai eu une certaine rancœur par rapport aux efforts consentis du Sud, mais je suis d’accord que la médecine évolue. Aujourd’hui, il faut un hôpital leader. Il est cependant important de maintenir un équilibre», conclut l’homme «passionné» par son métier. CP

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