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Un crédit de 65,5 mio pour le Musée d’histoire naturelle

Le déménagement à la route des Arsenaux permettra d’agrandir et de redéfinir l’exposition permanente. ARCH – C. ELLENA
Xavier Schaller

Xavier Schaller

17 décembre 2022 à 06:00

Le Grand Conseil a voté jeudi un crédit de 65,5 millions pour que l’ancien arsenal de la ville de Fribourg puisse accueillir le Musée d’histoire naturelle. L’UDC s’est opposée au projet, le jugeant trop cher et luxueux. Le peuple tranchera.

XAVIER SCHALLER

MUSÉE. Le déménagement du Musée d’histoire naturelle de Fribourg (MNHF) à l’ancien arsenal de la ville a franchi une nouvelle étape. Jeudi, le Grand Conseil a accepté un crédit de 65,5 millions de francs pour l’aménagement des lieux (83 oui, 12 non, 2 abstentions). Vu l’importance de l’investissement, la population votera, sans doute l’an prochain.

L’UDC militera alors pour un non. Quand le Grand Conseil avait accordé un crédit d’étude de 5,6 mio, en mai 2020, elle avait jugé le projet trop cher et trop luxueux. Le groupe n’a pas changé d’avis et a combattu l’entrée en matière, sans succès (81 oui, 16 non, 1 abstention). Il a ensuite demandé le renvoi au Conseil d’Etat, sans plus de résultats (82 non, 17 oui, 1 abstention).

Au nom de son groupe, Flavio Bortoluzzi (udc, Montilier) a argumenté que «cela fait cent vingt-cinq ans que le Musée existe sur le site actuel. Donc il ne semble pas si mauvais que ça.» Responsable des constructions, le conseiller d’Etat Jean-François Steiert a répondu sur le ton de l’ironie: «J’espère que vous ne m’en voudrez pas si j’utilise le même argument plus tard, pour des routes de contournement.» Flavio Bortoluzzi s’est ensuite interrogé sur l’utilité des jardins et des installations et espaces destinés à la médiation culturelle. «Beaucoup de belles choses et peu de choses nécessaires.»

Les missions prioritaires

Stupéfait par ces arguments, Julien Vuilleumier (ps, Fribourg) a dénoncé «un refus de principe, qu’on peut qualifier d’idéologique. Des boîtes avec de la poussière, c’est ça votre vision d’un musée? La médiation culturelle n’est pas négociable, le jardin non plus.» Rapporteur de la commission, Bernhard Andermatt (centre, Fribourg) a constaté que «le concept de la médiation n’est pas encore compris par tout le monde dans la salle. Cela fait partie des missions principales d’un musée.» Pour lui, le projet est «ambitieux sans être surdimensionné».

«C’est LE cadeau mit sous le sapin des Fribourgeoises et Fribourgeois, a plaidé David Bonny (ps, Prez-vers-Noréaz). Les visiteurs seront sans doute encore plus nombreux.» L’objectif annoncé, pour le musée le plus visité du canton, est de passer de 65 000 visiteurs par an à 100 000, tout en maintenant la gratuité. Concédant que le coût est très important, il a néanmoins jugé le projet fonctionnel.

En relevant l’ancien arsenal, bâtiment classé et protégé, on offre au MHNF un espace d’exposition deux fois plus grand
– sur le crédit, 10,8 mio serviront à concevoir la nouvelle exposition permanente. L’aménagement prévoit aussi un jardin, ouvert au public, de plus de 4000 m2 (La Gruyère du 18 octobre).

«Le fait de s’éloigner du jardin botanique est mon seul regret», a expliqué Jean-Daniel Schumacher (plr, Bourguillon). Comme la route des Arsenaux reste «un axe à grand trafic», il espère que la ville de Fribourg fera le nécessaire pour assurer un accès facile et agréable à l’institution, notamment avec la mobilité douce.

Sylvie Bonvin-Sansonnens, directrice de la Formation et des affaires culturelles, a expliqué que le MHNF est à l’étroit depuis longtemps. «Ce projet est une vraie chance pour le canton de Fribourg. Il offre un pool culturel et touristique fort.» Concernant le coût de la construction, il n’est pas facile de trouver des points de comparaison, selon Jean-François Steiert: «Mais à Bâle, le nouveau Musée d’histoire naturelle coûtera 250 000 millions.»

La préfecture de la Sarine a annoncé avoir octroyé mercredi au Service des bâtiments de l’Etat de Fribourg le permis pour l’assainissement et l’agrandissement de l’ancien arsenal. ■


Prêt à taxer la plus-value

La modification de la LATeC, qui fixe les nouvelles règles pour la taxation de la plus-value, a été acceptée jeudi. La 2e lecture de la loi n’a été qu’une formalité et les députés ont accepté le texte par 87 voix contre 1. Les taxations, suspendues depuis avril 2020 vont ainsi pouvoir reprendre pour les quelque 700 dossiers en attente. Avec un changement important: la personne propriétaire du bien-fonds au moment de l’entrée en force de la mesure d’aménagement qui génère la plus-value est désormais désignée comme débiteur. Dans sa première version, la taxe était réclamée à la personne propriétaire au moment de la mise à l’enquête publique de la mesure d’aménagement. L’information des personnes potentiellement concernées par la taxe va aussi être améliorée. XS

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