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Fribourg

Une seule structure pour les chorales

La nouvelle Fédération fribourgeoise des chorales représente les plus de 200 chœurs du canton. ARCH - C. LAMBERT

L’union de trois faîtières de chorales du canton sous une même bannière a été validée ce samedi. Pour simplifier les structures et gagner en efficacité.

NICOLE RÜTTIMANN

CHANT. Elles sont désormais réunies sous une seule bannière. Les trois faîtières sectorielles de chorales du canton de Fribourg ont accepté samedi leur dissolution, lors d’assemblées ad hoc respectives. Dès ce jour, la Fédération fribourgeoise des chorales (FFC) représente ainsi directement les plus de 200 chœurs. L’objectif est de «simplifier les structures, supprimer les échelons intermédiaires pour gagner en efficacité», a exposé le président de la FFC, Carl-Alex Ridoré, lors de l’assemblée générale, qui s’est déroulée à l’aula du Cycle d’orientation de Wünnewil et qui a précédé les trois assemblées de dissolution. Soit celles de l’Association Chœur ouvert (ACO), du Groupement des associations de Céciliennes (GAC) et de l’Association fribourgeoise des chorales d’enfants et de jeunes (AFCEJ).

Une assemblée générale extraordinaire avait déjà eu lieu en 2022 en vue de ce regroupement. Mais le vote avait été reporté. «C’est un pas important, nous voulions le faire de façon concertée», a relevé le président à l’adresse des membres.

Inquiétudes en sourdine

«Ce report a donné de la sérénité aux discussions et permis d’asseoir les réflexions», poursuit Carl-Alex Ridoré. Il s’agissait aussi de résorber les craintes des associations autour d’une perte d’identité des chœurs, ou de deux autres aspects cristallisés en août dans les discussions, selon le président. Les chorales germanophones redoutaient en effet de se voir occultées au sein d’une majorité francophone, et il s’agissait pour la FFC de trouver la manière adéquate d’articuler avec eux ce point, relate le président. Une façon d’approfondir les contacts passera par la fête de chant Tutticanti, qui se déroulera justement en Singine du 30 mai au 2 juin 2024, comme l’a indiqué son président, Bruno Boschung.

Quant aux Céciliennes, elles redoutaient de perdre le lien avec l’Eglise, leur travail y étant lié. La nouvelle structure prévoit cette coordination, assure Carl-Alex Ridoré. Il y aura trois commissions, dont celle de «musique et liturgie», portée par les associations de Céciliennes francophones et alémaniques, en collaboration avec l’autorité diocésaine: un membre de l’Evêché y sera intégré. «Cette commission de projet collaborera notamment avec la commission permanente de musique, avec des représentants des deux côtés», souligne le président.

Si les statuts et les dissolutions ont largement été approuvés, les avis étaient partagés lors des assemblées des faîtières. Ainsi Emmanuel Broillet, président de l’ACO, avouait avoir un pincement au cœur: «C’est une page qui se tourne après dix-sept ans d’indépendance. On perd un peu de notre identité», estime-t-il, tout en se disant favorable, administrativement, au projet: «C’est une libération, je n’aurais plus ce poids de trouver sans cesse de nouvelles idées. Et les fonds resteront en notre possession pour des événements des chœurs anciennement réunis sous l’égide de notre association», note-t-il.

Pas simple de convaincre

Du côté des Céciliennes, le président de la GAC, Pierre-Benoît Yerly, a aussi eu fort à faire pour convaincre. «Je suis heureux que nous ayons pu nous mettre d’accord, et valider la dissolution à l’unanimité. Beaucoup redoutaient une baisse du budget pour nos chœurs d’église, mais cela ne change rien sur ce point, comme pour notre travail en leur sein. Cependant, les commissions doivent défendre leurs projets, d’autant que certains chœurs d’église meurent, c’est une réalité. Et l’esprit de clocher y subsiste: même mourants, ils refusent de fusionner.»

Avant de conclure: «Je préfère relever les choses positives. Il faut trouver des solutions pour que ce patrimoine perdure, et cette structure qui se professionnalise est un atout au niveau administratif. Il faudra que les gens continuent à nous soutenir, mais, réunis en une société de chanteurs fribourgeois, nous tirons tous à la même corde.»

Trois fonds à disposition

Enfin, du côté de l’AFCEJ, on se montre plutôt satisfaits. Le président, Quentin Bogno, qualifie ce changement de «bénéfique»: «Cela va simplifier l’aspect administratif, nous pourrons déléguer les tâches à un professionnel du comité de la FFC», estime-t-il. «Un de nos buts est de former la relève, or un point critique est le passage d’un chœur d’enfants à celui de jeunes et d’adultes. Cette structure facilitera les liens entre ces ensembles. Et nous poursuivrons nos projets et traditions, comme le camp pour jeunes chanteurs à Bellegarde; avec l’appui d’une commission ad hoc.»

«Cela créera une dynamique supplémentaire entre chœurs d’enfants et d’adultes, avec des projets transversaux», fait écho l’ex-président de la FFC, Christian Clément. «Il y aura moins de frais administratifs pour les chœurs en général. Et les spécificités de chacun demeurent.»

L’argent sera réuni dans trois fonds pour chaque commission, gérés par la FFC. Et ils continueront à être alloués pour les projets sans que les montants ne soient restreints, a rassuré Carl-Alex Ridoré.

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