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Fribourg

Vaisseau des temps modernes, le pont de la Poya progresse

Les travaux du pont de la Poya avancent à bon rythme. Il ne reste plus que 8 haubans sur 56 à mettre en place.

PAR MICHELINE HAEGELI

Ils sont comme deux oiseaux, perchés sur une branche: deux ouvriers casqués, solidement harnachés, se tiennent sur une étroite passerelle près du sommet du plus haut m�t du pont de la Poya, soit à quasi 110 mètres au-dessus du sol.
Ils participent à une délicate  opération consistant à mettre en place les c�bles appelés haubans suspendant le pont. L’ouvrage ne compte pas moins de 56 haubans, soit 28 par m�t. Toutes les trois semaines, la dizaine d’ouvriers de Freyssinet, spécialiste mondial des ponts haubanés, investissent les lieux pour  avancer le haubanage du pont.
Le rythme est donné par l’avancement de la construction de la dalle du pont. Celle-ci grandit de près de 12 mètres symétriquement toutes les trois semaines. Il ne reste plus qu’un «trou» de  34 mètres pour que le pont de la Poya soit d’un tenant, explique le manager du projet Poya Christophe Bressoud. Ce dernier vise mi-octobre pour que la jointure se fasse et que tous les haubans soient fixés.


150 kilomètres de torons
De chaque c�té du pont, les hommes dévident deux immenses bobines de torons qu’ils enfilent ensuite dans la gaine pour constituer un hauban. Pour le béotien, un toron est un c�ble lui-m�me constitué de sept fils torsadés. «Mis bout à bout, les torons du pont de la Poya mesureraient 150 kilomètres», précise la responsable de la communication de la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions Corinne Rebetez.


Acier haute résistance
Chaque hauban ne contient pas le m�me nombre de torons: le plus grand en contient 55, le plus petit 31. Ils sont constitués d’acier de haute résistance et sont bien armés contre la corrosion. Pour cela, il faut trois choses, zinguer, graisser, gainer, explique Tamás Woynárovich, appuyant son affirmation en comptant sur ses doigts.
L’ingénieur est responsable opérationnel pour l’intervention de Freyssinet sur le pont. Cette entreprise est sous-traitante du consortium Implenia-Grisoni-Zaugg-Routes modernes (IGR), en charge de la construction du pont.
Le travail se déroule avec calme et méthode pour ces ouvriers parfaitement rodés à la manœuvre et dont une partie relève de Freyssinet International. Ceux-là ont roulé leur bosse  sur d’autres chantiers de par le monde. La langue de travail est le français: tous effectuent des stages de formation auprès de la  maison mère, près de Paris, explique l’ingénieur hongrois.  
Travailler à de telles hauteurs ne trouble pas plus que ça la petite équipe de Freyssinet. Avoir la chance de pouvoir aller les regarder travailler sur le tablier du pont à quelque 70 mètres du sol est une belle expérience. Le trajet permet de prendre pleinement la mesure de la majesté de l’ouvrage et de découvrir le magnifique paysage  aux alentours, avec en toile de fond, la cathédrale St-Nicolas, autre vaisseau amiral venu, lui, de temps bien plus anciens. Autre voisinage un peu moins ragoûtant, les bassins de l’usine d’épuration des Neigles qu’enjambe le plus grand pont haubané de Suisse.
Le pont de la Poya a en effet la plus grande portée centrale d’un pont haubané en Suisse, soit 196 mètres entre les deux m�ts. Sur toute cette longueur, le pont n’est pas soutenu par des piliers. Ces derniers sont douze, dont les deux m�ts, à porter le pont.  Il fut un temps où un pont suisse a battu un record du monde. Il s’agit de l’anc�tre du pont de Zähringen construit en 1834 et dont la portée centrale mesurait 246 mètres, rappelle Christophe Bressoud.  
La longueur totale du projet Poya, pont, tunnel et aménagements routiers compris, est de 2770 mètres. Le pont lui-m�me mesure 850 mètres de long.

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