L’armée veut construire une tour de 13,8 m pour installer un radar. Objectif: guider les avions à l’approche de l’aérodrome de Payerne. La population est peu enthousiaste.
PAR SOPHIE ROULIN
Le secret défense n’était pas de mise cette fois. Mardi, la population de Torny a été informée du projet de radar qu’armasuisse souhaite construire sur la place militaire de Torny-le-Grand. «Une quarantaine de citoyens a assisté à la séance, qui s’est déroulée dans le calme, commente le vice-syndic, Jean-Louis Kern. On a entendu les mécontentements.» Le projet, qui fera prochainement l’objet d’une procédure de mise à l’enqu�te publique – autre élément qui le distingue de celui de l’antenne du Moléson – suscitera vraisemblablement des oppositions.
La nouvelle construction fait partie du système MALS Plus, figurant au programme d’armement de 2009. «Il vise à équiper cinq aéroports du pays, dont Payerne, d’un système de surveillance aérienne, mais surtout d’un système permettant de guider les avions lors de l’approche», a expliqué Benoît Studemann, commandant de la base aérienne de Payerne, durant un point presse organisé dans l’après-midi, avant de l’exposer à la population.
Mais pourquoi avoir choisi Torny plut�t que le Gibloux ou le Vully? «Le site de Torny est idéal à plus d’un titre, a relevé Benoît Studemann. Il est déjà propriété de la Confédération, il est déjà exploité pour la conduite des drones, il n’est pas protégé au niveau du paysage, il n’est pas en zone for�t et ne nécessite pas de défrichement.» De plus, situé à 9 km de Payerne et à une altitude de 732 mètres, il offre une visibilité exceptionnelle. «On peut voir jusqu’à Genève, ajoute le commandant de la place d’arme. Combiné avec l’installation d’Emmen, il permettra de surveiller les deux tiers du plateau suisse.»
Concrètement, il s’agira d’une tour de 13,8 mètres de hauteur, dotée de deux antennes. Le radar tournera à 15 tours par minute. Il sera situé à 150 m de la première habitation et à 300 m du village. «A aucun moment on approche les valeurs limites de l’Ordonnance sur la protection contre le rayonnement ionisant», a assuré Didier Castella, du Département sciences et technologies d’armasuisse. Le bruit ne sera pas un problème non plus, selon Bernard Anzévui, architecte auprès d’armasuisse immobilier.
L’équipement MALS Plus de la base de Payerne – qui nécessite d’autres changements sur la base elle-m�me – coûtera 55 millions de francs auxquels s’ajouteront 2,8 mio liés à la construction, aux aménagements, à l’alimentation électrique et à la communication. Cette nouvelle infrastructure permettra de rapatrier les collaborateurs de Payerne qui travaillent actuellement sur les installations de Genève. Un poste devrait �tre créé en lien avec la maintenance de ces appareils.
La mise à l’enqu�te devrait intervenir encore en mai. La réalisation est prévue en 2013 et la mise en service du nouveau système en 2014.
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